Faut-il payer les élèves ?

En septembre 2012, Baptiste Marsollat (1), chroniqueur sur Slate.fr, relançait un débat enterré en France par une expérience malheureuse : celle des « cagnottes » des lycées professionnels de Créteil destinées à récompenser l’assiduité des élèves. Après avoir déploré que cette unique tentative, noyée dans la polémique, n’ait jamais fait l’objet d’une évaluation véritable (2), il affirmait que des programmes d’incitation financière développés ailleurs dans le monde avaient « globalement démontré leur efficacité », et invitait donc à reconsidérer le problème. Ce faisant, il allait un peu vite en besogne, oubliant sans doute que le débat n’est pas seulement technique mais soulève aussi, au moins dans les pays où l’enseignement est un service public gratuit, des questions de principe. Un petit retour sur l’histoire le montrera encore mieux.

Le 2 octobre 2009, une nouvelle insérée dans Le Parisien déclenchait en effet un fameux tohu-bohu. Sous le titre « Une cagnotte pour les lycéens qui ne sèchent plus les cours », le quotidien annonçait l’expérimentation, dans trois lycées professionnels de l’académie de Créteil très absentéistes, d'un dispositif inédit : à condition d’atteindre un certain niveau de présence et de comportement correct, les élèves des classes [...]