Nantes. Trop de suicides en prison pour le Genepi

Les étudiants du Genepi, une association qui intervient en milieu carcéral, à Nantes, n'ont pas repris leurs activités depuis novembre 2014. Mardi, ils ont organisé une minute de silence en hommage aux « morts de la prison ».

Les bénévoles du Genepi se sont réunis mardi. Le directeur de la maison d'arrêt a dit vouloir les recevoir.
Les bénévoles du Genepi se sont réunis mardi. Le directeur de la maison d'arrêt a dit vouloir les recevoir.

Trois suicides à quelques jours d'intervalle au centre de détention et à la maison d'arrêt de Nantes-Carquefou, dix depuis l'inauguration du nouveau bâtiment en 2012. La série noire qui touche les établissements pénitenciers nantais a poussé l'association étudiante Genepi à se rassembler, mardi, « pour rendre hommage aux prisonniers et soutenir les familles des personnes détenues », explique Léa Duffy.
 

Manque de considération



En novembre 2014, les membres du Genepi ont voté la suspension des ateliers socioculturels et du soutien scolaire pour exiger plus de considération. « On intervient sur notre temps libre, avec des personnes toutes bénévoles. La direction nous considère comme un prestataire de services, nous demande de privilégier l'aspect scolaire alors que nous n'avons pas les compétences d'un professeur », détaille Léa Duffy, au coeur des dissensions avec la direction du centre pénitencier.
 

Meilleur suivi des détenus à risque



La branche nantaise du Genepi anime depuis plusieurs années des ateliers de jardinage, jeux de société ou encore des tutorats en mathématiques à destination des détenu(e)s. « Ça s'est toujours bien passé », explique Clara Marchandier. « Des détenus avec qui nous sommes en contact regrettent de ne plus nous voir intervenir ». En fin d'année, le Genepi avait également mis en cause l'architecture de la nouvelle maison d'arrêt considérée « de taille excessive, automatisée à l'extrême, nuisant aux besoins humains de lien social ». Face à ces tensions, le directeur de la maison d'arrêt a dit vouloir donner suite à la demande de rendez-vous du Genepi, pour « repartir sur des bases plus sereines ». À propos des suicides récents, l'administration explique : « Les gens ne sont pas surveillés 24 h/24 h et, entre deux rondes de contrôles, une personne déterminée peut mettre fin à ses jours ». Pas question pour autant d'avouer une faillite du système. « Le risque zéro n'existe pas », précise-t-on, en insistant sur le fait que le repérage et l'analyse des personnes à risque allaient être améliorés pour permettre une prise en charge, en amont, des personnes susceptibles de passer à l'acte.

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