Ayoub El-Khazzani, l'homme qui a été arrêté après l'attaque déjouée dans le Thalys, s'est peut être procuré son arme en Belgique. C'est ce qu'une source proche de l'enquête a confié à des journalistes français, sans que l'information n'ait été confirmée officiellement. El-Khazzani, lui, prétend qu'il a trouvé ses armes dans un parc - ce qui est peu crédible.
Mais l'hypothèse d'une arme achetée à Bruxelles n'est pas saugrenue. C'est l'avis de Nils Duquet, chercheur à l'institut flamand pour la paix. C'est l'un des grands spécialistes de la possession d'armes, en Belgique. Il l'affirme: le trafic d'armes à Bruxelles, c'est une réalité. "On sait qu'à Bruxelles, comme dans d'autres grandes villes, on trouve beaucoup de criminalité et donc des armes à feu".
Dans l'enquête sur la provenance des armes de l'attaque de Charlie Hebdo et du Musée juif de Bruxelles des pistes avaient aussi mené en Belgique. Le pays serait-il, comme le dit le New York Times, une plaque tournante pour le trafic d'armes? "Oui, c'est l'une des plaques tournantes. Ce n'est pas la seule plaque tournante en Europe. Dans toutes les grandes villes, Marseille, Amsterdam, Paris, Bruxelles, on peut trouver des armes illégales".
Même à Anvers, à Liège et à Charleroi, poursuit le chercheur. Mais de là à penser que n'importe qui se procure une arme s'il le souhaite, il y a un pas à ne pas franchir. "Si on a les liens criminels, oui c'est possible. Mais pour toi et moi ce n'est pas comme ça".
Les armes illégales les plus communes à Bruxelles sont des pistolets, beaucoup plus maniables et plus dissimulables que les kalachnikovs et autres armes de guerres.