Berrichonne d'adoption, il y a, à quelques encablures de chez moi des vergers à perte de vue.

C'est d'ailleurs étonnant quand vous arrivez sur la route. Vous ne voyez pas forcément d' arbres mais surtout du blanc à perte de vue car les pommiers sont recouverts d'un filet qui, contrairement à ce que je pensais, ne les protège pas des oiseaux mais de la grêle éventuelle!

Saint-Martin-d'Auxigny puisque c'est le nom de cette petite commune du Cher a donc comme activité principale la culture des pommiers. On retrouve des preuves de cette culture dès le règne de  Charles VII (15ème siècle).

Des arboriculteurs de talent travaillent  dans ces exploitations familiales pour vous proposer de bons fruits qui, comme d'autres produits, évoluent au fil des ans (évolution nécessaire, ce n'est pas là une critique de ma part!).

Vous connaissez tous le dicton anglais qui dit "one apple a day takes the doctor away", signifiant que si vous mangez une pomme par jour, vous n'aurez pas besoin du médecin.

Ce dicton, bien qu'anglais a des airs marseillais mais, en même temps, ce n'est ni difficile ni très coûteux d'essayer : il y a une telle variété de pommes que ce serait bien étonnant que vous n'en trouviez pas une ou deux qui vous plaisent totalement... à croquer ou à cuire, en tarte, en gâteau, en compote.

Vous n'avez que l'embarras du choix, d'autant que certaines de ces pommes se prêtent à tout et c'est le cas de la pomme Ariane que je suis allée "rencontrer" à Saint Martin.

La pomme Ariane est bien rouge, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, elle n'a pas la forme d'une fusée : c'est une pomme assez petite, rouge, croquante et juteuse, acide et sucrée à la fois.

Outre ses qualités gustatives (et le fait qu'elle se prête à tout dans les recettes sucrées comme dans les recettes salées), elle possède une résistance naturelle à la tavelure du pommier  et contribue donc à préserver l'environnement en limitant le nombre de traitements pendant les mois qui suivent la floraison jusqu'à sa maturité.

Après cette petite introduction, je vais vous proposer ma recette et je reviendrai, en photos, sur cette visite au pays des pommiers.

 PIE CROUSTILLANTE AUX POMMES ET AUX AMANDES

• Préchauffer le four à 220°.
• Beurrer les moules à tartelettes et les saupoudrer avec la semoule d'amandes ou le pralin. Garnir les moules avec les grands cercles de pâtes en la faisant bien adhérer à la poudre. Réserver au froid.
• Éplucher et tailler la moitié des pommes en petits dés et les cuire doucement avec le miel. Lorsqu'ils commencent à prendre couleur, donner un tour de moulin à poivre et mélanger avant de couper le feu. Réserver.
• Éplucher les pommes restantes et les tailler en lamelles fines (comme pour une tarte).
• Déposer un grosse cuillerée à soupe de dés de pommes sur les fonds de pâte sortis du réfrigérateur. Lisser la surface et ajouter1 cuillerée à soupe de confiture. Compléter avec les lamelles de pommes.
• Fermer les tourtes avec les cercles de pâte restants en veillant à ce qu'elles soient bien hermétiques.
• Badigeonner le dessus des tourtes au pinceau et les saupoudrer avec le reste de la semoule d'amandes ou le pralin en poudre.
• Enfourner une vingtaine de minutes et déguster tiède.

Les pommes en dés étaient presque tendres et celles en lamelles sont restées un peu croquantes. Avec la confiture, c'était parfait.

Pour la semoule d'amandes, j'ai repris la recette que vous trouver ICI, car en fait, il me restait un peu de semoule depuis ma recette de l'autre jour, mais, en cas de flemme, utilisez du pralin du commerce!

Pour en revenir aux pommes que j'ai utilisées, voici une pomme Ariane, à peine recouverte d'un petit voile mat avant d'être cueillie à la main. Après, en la frottant à peine, elle devient d'un superbe rouge brillant, tellement brillant que vous pourriez croire qu'elle a été cirée avant d'être mise en vente!

Des images plein la tête, des odeurs de pommes dans la coopérative et des idées de recettes à foison, avec avant tout une envie de croquer dans cette chair juteuse et parfumée.

Pour nous rappeler ces bons souvenirs, nous sommes rentrées avec un petit panier du Berry où le miel (clin d'oeil aux abeilles sans qui la pollinisation des arbres ne pourraient avoir lieu), du sirop Monin (à la pomme bien sûr), quelques sablés et les pommes que nous avions récolté nous-mêmes se disputaient les faveurs de notre gourmandise...

Demandez donc à votre marchand de fruits de se procurer cette belle et bonne pomme : elle a, à mon avis toutes les qualités puisqu'elle est belle et qui plus est très bonne.

Créée par L'INRA il y a une dizaine d'année, elle répond aux critères de goûts que nous recherchons.

Et, si comme moi, avant, vous pensez que sa couleur est presque  trop rouge pour ne pas être artificielle,  vous saurez que c'est grâce à la taille rigoureuse et précise des pommiers qu'Ariane bénéficie d'un maximum d'ensoleillement  qui lui permet de devenir si belle.

Pas aussi facile à cultiver que  certaines autres variétés,  j'ai trouvé un véritable plaisir à rencontrer les arboriculteurs passionnés, entourés des gens qui s'occupent de cette filière. Ils ont su me convaincre que la difficulté ne les rebute pas le moins du monde puisqu'ils savent qu'ils travaillent à nous proposer un fruit de qualité.