Publicité

Innovation: «la route solaire» présentée aux promoteurs des smart cities

11 novembre 2015, 17:31

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Innovation: «la route solaire» présentée aux promoteurs des smart cities

Une route capable de capter l’énergie solaire et de produire de l’électricité, tout comme le ferait un panneau photovoltaïque placé sur le toit d’une maison. Cette technologie, récemment lancée par la société Colas et  communément appelée «la route solaire», a été baptisée «Wattway». L’innovation qui a fait un carton en Europe a été présentée aux promoteurs de smart cities lors de la dernière rencontre du Club Export Réunion, les 5 et 6 novembre à Flic-en-Flac.

 

L’express a rencontré les représentants du groupe Colas, dont le directeur de l’innovation lui-même Christophe Lienard, qui était en déplacement à Maurice pour la conférence. Il dit avoir développé cette technologie après cinq ans de recherche par son équipe en France.

 

«Nous avions eu à convaincre les plus sceptiques au départ. Ils pensaient impossible de faire rouler un poids lourd sur une gaufrette», soutient ChristopheLienard. En revanche, quelques années plus tard, Colas est parvenu à créer un revêtement routier photovoltaïque. L’un des avantages du concept c’est qu’il s’adapte aux routes existantes.

 

Le revêtement photovoltaïque peut alimenter 5 000 habitants

 

«Il était hors de question de détruire pour reconstruire, Wattway se compose de dalles qui s’installent directement sur les routes existantes», précise Jean-Marie Maillet, directeur de Colas Maurice. (NdlR : la filiale locale s’est associée à Transinvest Mauritius en septembre 2015.)

 

Les plaques, qui pèsent 9 kg chacune, sont composées de cellules photovoltaïques à base de silicium polycristallin qui servent à capter l’énergie lors d’une exposition au soleil. «Ces cellules sont ensuite insérées dans un mille-feuille de couches fait de résine et de polymères qui assurent non seulement la robustesse mais aussi l’adhérence du pneu à la chaussée», ajoute le directeur de l’innovation du groupe Colas.

 

Une fois placé sur un kilomètre de route existante et raccordé au réseau, le revêtement photovoltaïque peut alimenter 5 000 habitants, selon les représentants de Colas. Le concept pourrait aussi servir à alimenter les lampes publiques sur les routes. «Les panneaux photovoltaïques que l’on retrouve dans les fermes, c’est bien mais ça prend beaucoup d’espace. Selon nous, la Wattway serait idéale pour les smart cities qui ont la vocation d’être smart justement», indique Jean-Marie Maillet.

 

Pour l’heure, le seul bémol est le coût d’un concept aussi pointu. Jean-Marie Maillet reconnaît que le développement du produit a coûté cher à ses développeurs. «On est en train d’affiner le coût. Plus il y a de demandes, plus il sera accessible. Mais il faut comprendre que la route va générer des bénéfices», poursuit le directeur de Colas Maurice. Selon le directeur de l’innovation, le coût devrait tourner autour du coût de l’investissement dans les fermes photovoltaïques.

 

«La route solaire reste une belle option»

 

En tout cas, Jean-Marie Maillet avance qu’à la suite de la rencontre du Club Export Réunion, plusieurs promoteurs ont affiché leur intérêt pour le concept. C’est ce que confirme Gaëtan Siew, président du comité sur les smart cities, à l’express.

 

«Mais il est trop tôt pour dire que la technologie sera adoptée puisqu’il n’a pas encore été question du coût de ce projet. Il y a aussi d’autres technologies qui pourraient attirer les promoteurs. Par exemple, il y a la route qui produit de l’électricité à partir des roulements des pneus des véhicules. Néanmoins, la route solaire reste une belle option», déclare Gaëtan Siew.

 

Quant à «la route solaire», elle fera bientôt son chemin jusqu’à la COP 21, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui se tiendra à Paris, du 30 novembre au 11 décembre.