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Les pianistes virtuoses ou amateurs doivent une fière chandelle à Bartolomeo Cristofori. Ce facteur de clavecins installé à Florence voulait donner plus d'amplitude et d'expressivité aux instruments de musique qu'on lui confiait. Le clavicorde peinait à se développer tant le son qui en sortait était faible, parfois presque inaudible et en tout cas difficile à intégrer à un orchestre. Cristofori, né le 4 mai 1655 à Padoue et mort le 27 janvier 1731 à Florence, inventa un mécanisme dont le principe fondamental est la percussion des cordes au moyen de petits marteaux. Il mit également au point un système complexe et efficace, appelé échappement, permettant au marteau de retomber après avoir frappé la corde pour la laisser vibrer, au lieu de rester en contact avec celle-ci comme la tangente du clavicorde. Les petits maillets doivent toucher les cordes, mais cesser d'être en contact avec elles une fois frappées afin de ne pas étouffer le son ; ils doivent, de plus, retourner à leur position initiale sans rebondir violemment, et cela, rapidement pour permettre aux notes d'être répétées à une vitesse satisfaisante. C'est ce casse-tête qu'a résolu Cristofori.
Un instrument popularisé par Mozart
Cette nouvelle technique permettait de passer graduellement de la note "piano" à la nuance "forte". Révolutionnaire, cette invention fut très décriée à la cour des Médicis et dans toute l'Italie. La musique et les compositeurs de l'époque boudèrent ce nouvel instrument. En dépit des modifications de son inventeur, le piano-forte ne fut pas prophète en son pays. C'est en Allemagne qu'il fit ses premiers adeptes. Le mécanisme fut ensuite perfectionné par Johann Gottfried Silbermann qui inventa la pédale forte. Ce piano fut alors adopté par Jean-Sébastien Bach. Puis par Wolfgang Amadeus Mozart qui, dès 1777, abandonne son clavecin et l'intègre à la plupart de ses compositions. Beethoven et Haydn leur emboîteront le pas.
Le piano-forte est la préfiguration du piano moderne apparu au XIXe siècle et qui aujourd'hui trône dans les orchestres et les salons. Il reste à ce jour trois pianos-forte Cristofori, datés de 1720, 1722 et 1726, conservés au Metropolitan Museum de New York, au Museo Nazionale degli Strumenti Musicali de Rome et à l'université de Leipzig. On doit également au facteur une épinette ovale en 1690 et des clavecins traverso.
Son nom n'a pas traversé les âges, mais grâce au moteur de recherche Google qui lui consacre un doodle, Bartolomeo peut enfin se faire un nom...