Partager
Santé

A la cantine scolaire, le cadre est aussi important que le contenu de l'assiette

À force de se focaliser sur l'équilibre de l'assiette avec une répartition précise de glucides, lipides et protéines, la cantine scolaire française "est en train de passer à côté des volets plaisir et culturel", affirment des chercheurs.
réagir
A la cantine scolaire, le cadre est aussi important que le contenu de l'assiette
Six millions d'enfants dont trois millions dans les écoles primaires vont chaque jour à la cantine.
© ROMAIN PERROCHEAU / AFP

Pour la santé des enfants qui mangent à la cantine, le cadre est aussi important que le contenu de l'assiette, selon une étude dévoilée jeudi 18 février 2016, qui souligne l'importance du plaisir de table, du silence et de connaître le cuisinier. "L'objet de notre étude était de savoir si l'on n'avait pas trop mis d'emphase sur la nutrition au détriment de la culture alimentaire et du plaisir de table", a expliqué à l'AFP, Stéphanie Proutheau, l'une des deux chercheuses du centre Edgar-Morin, qui a mené, en partenariat avec la fondation Nestlé, une étude pendant plus d'un an auprès de 500 écoliers de 8 à 11 ans dans huit écoles de quatre villes différentes. 

20 % des écoliers interrogés sortent de table sans se sentir rassasiés

À force de se focaliser sur l'équilibre de l'assiette avec une répartition précise de glucides, lipides et protéines, la cantine scolaire française "est en train de passer à côté des volets plaisir et culturel", dit-elle. "Des déséquilibres alimentaires peuvent même survenir car un enfant ne répond pas forcément à des injonctions rationnelles de sa santé", explique la chercheuse. Parmi les conclusions surprenantes de l'étude, 20 % des écoliers interrogés sortent de table sans se sentir rassasiés. "Mais ce n'est pas tant parce que le contenu de l'assiette ne leur a pas plu (...) qu'en raison du cadre et de l'organisation", souligne Ghislaine Richard.

Certains, pressés par les cadences imposées et abrutis par le bruit ambiant, n'ont tout simplement pas le temps de terminer de déjeuner. Par ailleurs, 43 % des enfants sondés ignorent totalement qui prépare les repas servis à la cantine. Or, "on sait d'une étude précédente que l'une des sources principales du rejet alimentaire chez l'enfant est un manque de familiarité avec les origines du repas", explique Mme Proutheau. Connaître le prénom du cuisinier conduit ainsi à plus de confiance et de valorisation du repas. Demander à l'enfant de ne pas gâcher la nourriture fait alors sens, dit-elle.

Six millions d'enfants dont trois millions dans les écoles primaires vont chaque jour à la cantine, une spécificité française. Les résultats de cette étude seront rassemblés prochainement dans "un guide de bonnes pratiques" destiné à toutes les écoles françaises. Légitimer le personnel de cantine dans leur mission d'accompagnement des jeunes convives, personnifier les cuisiniers, éviter le "manger machinal" ou faire de la cantine un véritable lieu d'initiation aux goûts sont autant de pistes suggérées par les chercheuses.

Commenter Commenter
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications