Les discussions autour du projet de Loi Santé débuteront le 7 avril à l'Assemblée nationale. La filière viticole craint un nouveau durcissement de la loi. Le député UMP de la Marne Philippe-Armand Martin propose notamment de transférer du ministère de l'Agriculture à celui de la Santé l'encadrement des messages de prévention sur l'abus d'alcool. Une idée que combat Michel Piron, député UDI du Maine et Loire.


La Revue du Vin de France : Quel est l'esprit des amendements que vous proposez ? 

Michel Piron : Mes amendements visent à défendre le vin, c'est-à-dire ce qui découle d'une production culturelle, d'un savoir et de savoir-faire qui représentent notre pays à l'échelle internationale. Il faut cesser avec cette anti-culture qui confond prévention et interdiction, usage et abus. Sous prétexte qu'il y a des abus on devrait interdire l'usage, c'est de la folie. On frise l'obscurantisme.


La RVF : En quoi le transfert des compétences du ministère de l'Agriculture à celui de la Santé menace la filière viticole ?
Michel Piron : Le Ministère de la Santé n'a absolument pas la compétence pour parler du vin. Il a la compétence pour parler des abus. Or, pareille décision viendrait à réduire le vin à de l'alcool et à en faire un produit dangereux. C'est une vision extrêmement réduite et caricaturale. C'est aussi faire preuve, au mieux d'une grande inculture, au pire de dévoiement.


"IL FAUT PRENDRE EXEMPLE SUR L'ITALIE EN MATIÈRE D'INFORMATION SUR LE VIN"


La RVF : Quel regard portez-vous sur la Loi Évin ?
Michel Piron : En matière de santé toutes les normes ont été posées. Il n'y a rien à ajouter à la loi Évin. Si on prend les exemples des pays autour de nous, nous sommes les plus rigides. Bon, on pourra toujours me parler de la Suède… Grand pays producteur ça, la Suède… Le vin est un produit qui s'apprend, et il vaudrait mieux prendre exemple sur l'Italie dans le domaine. 

En ce moment :


La RVF : Que se passerait-il si vos amendements n'étaient pas adoptés ?
Michel Piron : Je ne vois pas pourquoi ils ne le seraient pas, nous sommes prêts et surveillerons le dossier attentivement, comme on surveille une fermentation.


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