Onkelinx condamne la participation de responsables N-VA à la fête du chant nationaliste flamand
Avec cette lettre de Laurette Onkelinx, on revient un peu – en plein ? – aux controverses qui ont émaillé le début de la législature, fin 2014, et à la mise en cause de ministres N-VA au sein du gouvernement fédéral, le gouvernement belge, autrement dit.
On imagine que la démarche de la socialiste trouvera un écho à la Chambre jeudi, pour la séance plénière hebdomadaire.
Voici la lettre de Laurette Onkelinx :
« Monsieur le Premier Ministre,
Ce mercredi j’ai interpellé le Président de la Chambre des représentants, Siegfried Bracke, sur sa présence à la fête du chant nationaliste flamand.
Chaque participant à cette fête sait qu’il s’agit d’un moment de mobilisation en faveur de l’éclatement de la Belgique et de l’indépendance de la Flandre.
Les discours sont invariablement consacrés à la fin du pays.
Comment peut-on justifier la présence du Président de la Chambre des représentants, et premier dans l’ordre protocolaire, à cette cérémonie ? Comme j’ai eu l’occasion de lui dire, s’il avait une furieuse envie de chanter, rien ne l’empêchait de le faire sous sa douche.
Il oublie trop souvent qu’il représente à travers sa fonction le pays dans son ensemble et sa population dans toutes ses composantes et qu’il lui doit le respect.
Monsieur le Premier Ministre,
Le Président de la Chambre était accompagné par deux ministres N-VA de votre gouvernement, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Défense Nationale.
Et c’est en cela que je vous interpelle.
Comment tolérer la présence de ces deux ministres du gouvernement fédéral à un tel rassemblement où les cris « Belgïe barst » – que crève la Belgique – continuent à égayer l’assemblée ?
Ne pensez-vous pas que c’est un manque évident de loyauté envers l’Etat et un parjure de leur serment ?
Ce genre de comportement ne peut pas se banaliser : imagine-t-on le Président du Parlement européen ou des Commissaires européens participer à un rassemblement appelant à l’éclatement de l’Union Européenne dont ils sont les plus hauts représentants ?
Imagine-t-on le Président du Parlement flamand ou ses plus importants ministres participer à un rassemblement appelant à ce que la Flandre crève ? Poser la question, c’est y répondre.
Il est pour moi impossible de banaliser ce genre de comportement. Il leur est loisible de rêver à l’évaporation de la Belgique. Mais leur présence, et dès lors, celle du gouvernement à un tel événement, porte gravement atteinte aux intérêts du pays.
Je vous remercie de me donner votre appréciation sur ces faits et les suites que vous comptez y apporter.
En attendant votre réponse, je vous adresse mes sincères salutations. ».