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Centenaire de la Grande Guerre : les messages politiques de François Hollande

Le président français a analysé la situation géopolitique actuelle à la lumière de la Première Guerre Mondiale.

Publié le 03 août 2014 à 06h17, modifié le 04 août 2014 à 14h34 Temps de Lecture 2 min.

Joachim Gauck et François Hollande, au Hartmannswillerkopf, le 3 août, lors de la célébration du centenaire de la déclaration de la première guerre mondiale.

Les présidents de la France et de l'Allemagne, François Hollande et Joachim Gauck, se sont donné une longue accolade pour célébrer l'amitié entre leurs deux pays, dimanche 3 août sur le site du Hartmannswillerkopf, dans le Haut-Rhin, lors de la célébration du centenaire de la déclaration de la première guerre mondiale.

Fidèle à sa méthode politique et à sa pratique des commémorations, François Hollande en a profité pour délivrer plusieurs messages politiques. Dans la lignée du discours de lancement des célébrations du centenaire de la Grande Guerre, prononcé le 7 novembre 2013 et du défilé du 14-Juillet dernier, il a de nouveau insisté sur la nécessité de « célébrer le patriotisme », mais cette fois en précisant que « célébrer le patriotisme, ce n'est pas s'éloigner de l'Europe ».

Lire : 1-3 août 1914, mobilisation et entrée en guerre

Ce discours rapprochant les valeurs patriotiques des valeurs européennes s'inscrit dans une logique de reconquête de l'opinion, trois mois après la victoire du Front national aux élections européennes. Le président a ainsi vanté les mérites de cette « Europe qui ne dilue pas la nation », de cette « Europe parvenue à réunifier les démocraties après la guerre », qualifiant au passage la construction européenne d'« aventure exceptionnelle de l'humanité ».

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« RESPONSABILITÉ DE CHAQUE GÉNÉRATION »

Pour autant, François Hollande ne s'est pas voilé la face, reconnaissant que « l'Europe est démunie face aux crises ». « C'est pourquoi elle est contestée », a-t-il reconnu. A défaut de proposer une solution politique, le président a invité le monde à garder espoir en mesurant le chemin parcouru par la France et l'Allemagne depuis un siècle. Après « une période de trente ans de conflits, de rancunes, de massacres et de barbarie », les deux pays se sont réconciliés.

Le président de l'Allemagne, Joachim Gauck, et le président de la France, François Hollande, à Wattwiller, le 3 août.

François Hollande et Joachim Gauck, qui s'étaient rendus l'an dernier ensemble à Oradour-sur-Glane, n'ont pas manqué de rappeler l'action de leurs prédécesseurs : lorsque Charles de Gaulle et Konrad Adenauer signèrent le traité d'amitié franco-allemand en 1963, puis lors de la poignée de main entre François Mitterrand et Helmut Kohl en 1984.

La pose de la première pierre de l'historial franco-allemand de la Grande Guerre du Hartmannswillerkopf, un peu plus tard, par les deux présidents, devant des dizaines de jeunes français et allemands, visait à inscrire cette amitié dans le temps. « Il est de la responsabilité de chaque génération de défendre cette réconciliation », a précisé le chef de l'Etat.

UN MESSAGE AU PROCHE-ORIENT

Les mains de François Hollande et de Joachim Glauck lors de la pose de la première pierre de l'historial franco-allemand de la Grande Guerre, le 3 août 2014.

L'érection de l'amitié franco-allemande en modèle de paix universelle devait permettre à François Hollande de délivrer un certain nombre de messages sur le plan international. « A ceux qui désespèrent du processus de paix au Proche-Orient, quel plus beau message pouvons-nous délivrer que celui d'aujourd'hui ? », a-t-il poursuivi. L'histoire de la France et de l'Allemagne démontre, a-t-il dit, « que la volonté peut toujours triompher de la fatalité et que des peuples qui ont été regardés comme des ennemis héréditaires peuvent en quelques années se réconcilier ». « Tous nos efforts doivent être tendus pour imposer, aujourd'hui plus que jamais, le cessez-le feu à Gaza et en finir avec les souffrances des populations civiles », a-t-il insisté.

Rappelant que « les commémorations ne sont pas une nostalgie », mais un appel à l'union, un rappel des leçons de l'histoire, « donnant du sens au monde d'aujourd'hui », François Hollande a passé en revue les crises qui secouent la planète, de l'Ukraine à l'Irak et du Sahel à la République centrafricaine. Partout, le message de paix était le même. A l'heure où l'Europe paraît n'avoir jamais autant commémoré les morts des guerres passées, celle-ci n'est probablement jamais autant apparue aussi impuissante à s'imposer comme un médiateur de paix crédible dans le monde.

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