La Chine craint pour sa sécurité. Alors que le pays célèbre ce mercredi le 65e anniversaire de la République populaire, les pigeons semblent faire l'objet d'une attention toute particulière. Selon le Quotidien du Peuple, organe de presse du Parti communiste réputé pour son sérieux, quelque 10 000 oiseaux ont même subi des "contrôles de sécurité anaux pour détecter des objets suspects". Ce mercredi, le président Xi Jinping s'est adressé à plus de 3000 personnalités importantes du Parti communiste chinois. Selon le Guardian qui traduit le journal officiel Legal Evening News, les oiseaux ont été lâchés ce mercredi matin place Tienanmen.

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Ces contrôles, filmés, ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi à Pékin, précise le quotidien chinois Jinghua Shibao, photos à l'appui. Le quotidien ne détaille pas les objets recherchés lors de cette procédure, mais un spécialiste chinois des pigeons cité par le New York Times explique que ces oiseaux peuvent transporter des objets, comme des explosifs, "avec leurs pattes, sous leurs ailes ou dans leurs anus."

S'agit-il une véritable histoire ou d'une opération de propagande médiatique visant à rassurer la population? Le spécialiste des pigeons ajoute en tout cas ne pas être au courant de telles mesures de sécurité prévues par Pékin. Al Jazeera constate de son côté que le Beijing News a retiré son article sur le sujet.

Paranoïa sécuritaire

L'élevage et le lâcher de pigeons est quoi qu'il en soit une vieille tradition pratiquée en Chine. Ce n'est donc pas la première fois que ces animaux sont soupçonnés d'être dangereux lors de ce type de manifestations. Lors du 18e congrès du Parti communiste chinois, en 2012, les autorités se sont méfiées de caméras que pourraient porter les volatiles. Les ventes de jouets télécommandés, de cerfs volants et des couteaux de cuisine étaient réglementées pendant le Congrès, racontait à l'époque RFI.

Pour le 60e anniversaire de la République populaire de Chine, en 2009, la paranoïa sécuritaire était déjà au rendez-vous. Pléthore de citoyens, identifiés par des polos de couleur, avaient été recrutés pour surveiller la ville, expliquait Rue89. Cette année, ils sont 850 000, précise le Guardian. Et des hélicoptères survolent les grands axes et les lieux touristiques de Pékin en continu.


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