La Commission dément attribuer des fonds structurels pour les Roms à l’Allemagne

Roma.jpg

La Commission européenne a nié qu’elle redirigerait des fonds destinés à la Bulgarie et à la Roumanie vers l'Allemagne pour améliorer la situation des Roms dans la République fédérale.

La chaîne télévisée allemande Deutsche Welle a annoncé récemment que des millions d'euros dédiés à la Bulgarie et la Roumanie seraient redirigés vers l'Allemagne. Selon la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle, les nouveaux États membres étaient « incapables de les utiliser » notamment en raison de l'afflux de Roumains et de Bulgares vers l'Allemagne.

La Commission a démenti ces propos avec fermeté.

« Ce n'est pas vrai. Il n'existe aucun transfert de fonds structurels consacrés à la Bulgarie et à la Roumanie vers d’autres pays », a expliqué à EURACTIV Jonathan Todd, le porte-parole du commissaire en charge de l'emploi et des affaires sociales, László Andor.

Il a expliqué que l'attribution de ces fonds aux États membres de l'UE est établie tous les sept ans en vue d'être distribuée dans le cadre du budget de l'UE à long terme. Le cycle budgétaire se termine cette année. Le prochain couvrira donc la période entre 2014 et 2020.

Si les États membres ne dépensent pas tous les fonds structurels qui leur sont attribués, l'argent reste dans le budget de l'UE. Il n'est pas transféré vers d'autres pays.

« Ce n'est toutefois pas encore le cas. Ni la Bulgarie ni la Roumanie n'ont perdu de fonds structurels destinés à la lutte contre la pauvreté ou à d'autres domaines », a insisté le porte-parole du commissaire.

Il a ajouté que l'utilisation des fonds structurels disponibles pour l'Allemagne dépendait des collectivités locales allemandes. Les allemands ont donc toute latitude pour en attribuer une partie aux villes confrontées à l'émigration et à la pauvreté.

« Mais l'Allemagne n'a pas reçu de fonds structurels supplémentaires provenant du budget européen dans ce but. Si l'Allemagne décide de consacrer plus d'argent provenant de fonds structurel, elle devra déshabiller d'autre projets », a-t-il déclaré.

Jonathan Todd a cité l'exemple de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le Land envisage de combiner 7,5 millions d'euros de fonds structurel pour des projets sociaux au niveau régional et fédéral. Objectif : intégrer les immigrants bulgares et roumains en Allemagne.

L'UE donne de l'argent à l'Allemagne pour les Bulgares pauvres

Selon la radio Deutsche Welle, 70 000 ressortissants bulgares et roumains se sont établis dans la République fédérale cette année. Ils devraient atteindre 170 000 l'année prochaine. À partir du 1er janvier 2014, les citoyens de ces deux États membres de l'UE auront un accès complet au marché de l'emploi de l'UE (voir « Contexte »).

Le service bulgare de la Deutsche Welle a titré : « L'UE donne de l'argent à l'Allemagne pour les Bulgares pauvres »

« Ils échappent à l'extrême pauvreté de leur pays », peut-on lire dans l'article en faisant référence aux Roms.

« Les habitants [allemands] se sont longtemps plaints de la saleté et du bruit des étrangers aux mœurs sociales, culturelles et hygiéniques différentes. Les rivalités au sein des clans roms ont aggravé la situation », selon l'auteur.

Cet article a attiré l'attention de nombreux médias bulgares qui l'ont republié ou repris dans l'actualité. La Deutsche Welle l'avait publié sur la base d’un article dans le Neue Zürcher Zeitung

Conformément au droit de l'UE, les travailleurs bulgares et roumains jouissent aujourd'hui de tous les droits européens de liberté de circulation dans 16 États membres : Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède.

Des restrictions demeurent en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en France, en Grande-Bretagne, en Irlande, au Luxembourg, à Malte, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Ces pays requièrent généralement des citoyens bulgares et roumains qu'ils disposent d'un permis de travail.

À partir de janvier 2014, sept ans après leur adhésion à l'UE, la Roumanie et la Bulgarie seront exemptées de ces restrictions.

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire