L’enseignement online entre dans les universités belges
L'UCL lancera, les 10 et 17 février, des cours en ligne sur une plateforme internationale.
- Publié le 12-02-2014 à 19h20
- Mis à jour le 15-02-2014 à 07h46
L’Université catholique de Louvain a présenté ce mercredi son projet de MOOC (Massive Online Open Courses). Un MOOC, c’est un projet de mise à disposition de cours en ligne ouverts à tous à travers le monde.
Le phénomène a pris de l’ampleur à partir de 2011 avec la création de plateformes de contenus comme Udacity, Coursera ou edX. Pour la mise en œuvre de son projet, l’UCL a rejoint le consortium edX qui compte quelques-unes des plus prestigieuses universités du monde (Harvard, le MIT, etc.).
Vincent Wertz, prorecteur à l’enseignement de l’UCL, explique pourquoi : " L’idée était de se lancer dans les MOOC’s et de donner de la qualité au contenu. Une trentaine d’universités font partie du consortium edX et l’UCL est la seule université en Belgique à y proposer des cours en ligne et la première, au niveau mondial, à y proposer des cours en français. Le cours le plus populaire (de programmation informatique) comptabilise déjà 21 746 participants."
Si l’UCL fait figure de pionnier en Belgique, les autres universités de notre pays ont également pris conscience de l’importance de ce mouvement. Dominique Verpoorten, responsable de la cellule eCampus (IFRES) de l’Université de Liège, suit de près le phénomène : "L’ULG ne dispose pas encore d’une initiative comparable à celle de l’UCL. De façon générale, nous ne nions pas l’intérêt des MOOC’s mais nous restons assez prudents quant à l’effet d’annonce qu’ils génèrent et par rapport à l’évolution de la gratuité du service. Nous préférons baser notre travail en la matière sur l’e-learning (l’apprentissage sur Internet) en général et pas seulement sur les MOOC’s."
Un avis partagé par Philippe Emplit, vice-recteur de l’Université libre de Bruxelles : "Nous sommes encore en train de chercher la plateforme la plus adéquate mais l’ULB est dans les starting-blocks au niveau du lancement de contenu de cours en ligne." Pour lui, cette émergence de l’e-learning est révélatrice d’une tendance dans l’enseignement supérieur : "Mon avis est que l’université peut et doit transformer une partie de son enseignement pour l’ouvrir vers l’extérieur. Nous avons une mission de diffusion des connaissances et ce système de plateforme va permettre de la remplir au mieux."
L’implication du politique contestée
Cette initiative s’est cependant organisée sans l’appui du monde politique, ce qu’a regretté l’UCL.
Le cabinet du ministre de l’enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt (PS) tient pourtant à mettre en avant son implication dans les projets du genre : "Il ne s’agit pas d’une première et la Fédération Wallonie-Bruxelles a été à la manœuvre ou partenaire direct dans des projets prototypes en la matière. Toutes nos universités sont actives dans ce milieu et le ministre a suscité explicitement cette démarche à travers le ‘décret gratuité’ (mise à disposition gratuite de tous les supports de cours de manière virtuelle). Dernièrement, dans le cadre du pôle européen de développement, l’ULG a par exemple développé un cursus en partenariat avec l’Université de Luxembourg et celle de Nancy. La plateforme de l’UCL passe aujourd’hui à la vitesse supérieure en intégrant une dimension d’enseignement à distance, exclusivement ou partiellement, et nous nous en félicitons."
Du 10 au 12 février se déroulait également à Lausanne la conférence EMOOCS dans le but de développer un échange européen. Un événement qui l’an prochain sera organisé… par l’UCL sur son site de Mons.