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Pakistan : un attentat-suicide fait plus de 70 morts dans un parc où des chrétiens fêtaient Pâques

Les talibans ont revendiqué l’attaque, perpétrée dans un parc fréquenté par des enfants à Lahore, fief du premier ministre pakistanais.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 27 mars 2016 à 20h21, modifié le 28 mars 2016 à 19h38

Temps de Lecture 3 min.

Au moins 72 personnes ont été tuées, dimanche 27 mars, dans un attentat-suicide qui a touché la ville de Lahore, dans l’est du Pakistan. Près de 340 autres ont été blessées par l’explosion qui a touché un parc très fréquenté, où des chrétiens célébraient Pâques.

« Le kamikaze a réussi à entrer dans le parc et s’est fait exploser près de l’aire de jeux pour enfants, où ils faisaient de la balançoire. C’est pour cela que la plupart des victimes sont des enfants et des femmes », a expliqué un haut responsable administratif de la ville, Mohammad Usman. Selon un responsable des services de secours, 29 enfants ont été tués, ainsi que 7 femmes et 36 hommes.

Les secouristes pakistanais viennent en aide aux victimes de l'explosion qui a eu lieu dimanche 27 mars à Lahore.

« C’était une explosion très forte et des explosifs très puissants ont été utilisés », a détaillé pour sa part un responsable de police, Haider Ashraf, qui estime que la majorité des victimes sont musulmanes. « Le parc était bondé », a-t-il ajouté, soulignant que des billes métalliques avaient été retrouvées sur place.

La responsabilité de l’attentat a été revendiquée par les talibans de la faction Jamaat-ul-Ahrar qui précisent avoir « ciblé les chrétiens ». « La cible était les chrétiens. Nous envoyons ce message au premier ministre, Nawaz Sharif, pour lui dire que nous sommes entrés dans Lahore », a déclaré Ehsanullah Ehsan, porte-parole de la faction Jamaat-ul-Ahrar. « Il peut faire ce qu’il veut, mais il ne nous arrêtera pas. Nos kamikazes vont continuer ces attaques », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné « fermement l’attentat-suicide ». « Le secrétaire général demande que les auteurs de cet acte de terrorisme épouvantable soient amenés rapidement devant la justice », ajoute le document. Dans une déclaration à la presse, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a dénoncé, « encore une fois, la haine homicide [qui] frappe vilement les personnes qui sont le plus sans défense ».

Les autorités locales ont ordonné la fermeture de tous les parcs et jardins publics et annoncé trois journées de deuil dans la province du Pendjab, dont Lahore est la capitale. Les principales zones commerciales ont également été fermées.

Au cours des dernières années, des églises ont ainsi été la cible d’attaques à Lahore, deuxième ville du pays, qui est aussi le fief du premier ministre, Nawaz Sharif. Au Pakistan, des groupes islamistes armés ciblent parfois la minorité chrétienne qui représente environ 2 % de la population de ce pays majoritairement musulman sunnite de 200 millions d’habitants.

Quelque 25 000 manifestants, protestant contre l'exécution de Mumtaz Qadri, affrontent les forces de l'ordre à Islamabad, le 27 mars.

Emeutes à Islamabad

Des heurts ont par ailleurs éclaté dans la capitale pakistanaise, Islamabad, et sa ville jumelle, Rawalpind, entre la police et des milliers de partisans d’un islamiste pendu le mois dernier, Mumtaz Qadri. Quelque 25 000 d’entre eux s’étaient réunis plus tôt dans la journée à Rawalpindi pour des prières commémoratives, avant d’avancer, armés de pierres, vers la capitale quadrillée de centaines de policiers et de paramilitaires.

Munis de boucliers et de bâtons, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes. L’armée a été déployée dans la capitale pour « contrôler » la situation et assurer la sécurité de la zone autour du Parlement, où des manifestants se sont rassemblés dans la soirée, selon un porte-parole de l’armée. Ils s’y trouvaient toujours tard dimanche, scandant des slogans ; des négociations étaient en cours pour qu’ils quittent les lieux, a rapporté la police.

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L’exécution de Mumtaz Qadri, le 29 février, avait été perçue comme un moment charnière dans la lutte contre l’extrémisme religieux dans ce pays musulman. Mais elle a aussi ulcéré nombre de courants islamiques qui avaient érigé Mumtaz Qadri au rang de héros pour avoir abattu en 2011 Salman Taseer, le gouverneur du Pendjab, qui s’était déclaré favorable à une révision de la loi sur le blasphème, défendue bec et ongles par les conservateurs.

Le Monde avec AFP et Reuters

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