"Les grappes sont certes petites mais l'état sanitaire est parfait, ce qui va nous laisser le temps de choisir les bonnes parcelles à vendanger pour encore plus optimiser la qualité", a expliqué à l'AFP Guy Vandier, qui exploite 10 hectares de vignes au sud de Sézanne, à la frontière de la Marne et de l'Aube.

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"Même si le gel et la grêle nous ont épargné ici, le printemps froid et humide a considérablement limité la croissance des raisins et sans ce mois d'août idéalement chaud, on allait vers la catastrophe", a précisé le viticulteur de 58 ans.

A la tête de l'exploitation familiale depuis 1975, il produit près de 25.000 bouteilles par an, soit l'équivalent de deux hectares, et vend le reste de son raisin à une grande maison de champagne.

Mardi dernier, l'interprofession a fixé le rendement de la vendange 2012 à 11.000 kilos par hectare (en baisse de 12% par rapport à 2011), mais "peu de viticulteurs auront la quantité suffisante pour atteindre ce quota", a estimé M. Vandier.

"En Champagne nous avons recours à une réserve qualitative individuelle qui est automatiquement débloquée en cas de déficit", a-t-il précisé.

Un équivalent de 9.000 kg/hectare, mis en réserve lors des précédentes récoltes, est ainsi disponible pour compléter la vendange 2012 au moment des assemblages effectués au prochain printemps dans la tradition champenoise.

Lundi matin, sous un ciel clément malgré des risques d'orages, sa première équipe de vendangeurs a investi le vignoble du coteau dominant la plaine céréalière.

Sécateurs et paniers en mains, la vingtaine de jeunes femmes et hommes progressent rapidement, le dos courbé, pour récolter les premiers Pinots noirs.

"Nous sommes payés au poids. Pour se faire un maximum d'argent il faut travailler vite et oublier son dos et ses cuisses", s'amuse Clotilde Le Cavelier, 26 ans, en recherche d'emploi.

En neuf jours de récolte, elle devrait cueillir quotidiennement près de 800 kg pour un gain estimé à près de 1.200 euros, selon M. Vandier.

Alors que les caisses de raisins arrivent au pressoir de la commune, le viticulteur examine sa récolte et en mesure au densitomètre le degré d'alcool.

"Un peu plus de 10 degrés", annonce-t-il en souriant avant de goûter quelques grains couleur prune.

Selon lui, "l'équilibre sucre/acidité est parfait, c'est la promesse d'un possible grand millésime de garde".

A partir du 15 septembre, la récolte battra son plein dans les 34.000 hectares de l'appellation, où quelque 12.000 travailleurs saisonniers cueilleront à la main les raisins des trois cépages propres au champagne.

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