Des nazis dans la police

À plusieurs reprises, des fonctionnaires de police ont signalé à leur hiérarchie que des collègues arboraient des signes de ralliement au nazisme. En vain.

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Un insigne nazi sur le casque de protection d'un CRS : une provocation qui continue de pourrir la vie d'une section (photo d'illustration).
Un insigne nazi sur le casque de protection d'un CRS : une provocation qui continue de pourrir la vie d'une section (photo d'illustration). © Thomas Coex / AFP

Temps de lecture : 2 min

"Vive le IIIe Reich" ; "Heil Hitler hihi". Un jeune policier, choqué de lire ces inscriptions en page d'accueil de l'ordinateur du service ou encore sur la façade de l'iPhone du délégué syndical Unité-SGP-FO (majoritaire, classé à gauche), a rédigé cet été, à la demande de son supérieur, un rapport au commissaire divisionnaire de son district francilien. Quatre mois plus tard, le représentant du personnel pris en flagrant délit d'apologie du nazisme est candidat sur les listes d'Unité aux élections professionnelles du 4 décembre. "La saisine interne ne fonctionne jamais. Au pire, le donneur d'alertes sera sanctionné administrativement. Au mieux, il sera isolé de son service", constate un officier.

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En 2010, un tract syndical d'Unité-SGP rédigé par la section CRS qui s'en prenait aux musulmans et évoquait l'époque des croisades avait déjà suscité une polémique. Cette prose avait été jugée simplement "indélicate" par la direction nationale du syndicat...

Ce n'est pas la première fois que la présence d'adeptes du nazisme au sein de la police est révélée et résiste à toute éradication. Une affaire qui a débuté à l'époque où Manuel Valls était encore ministre de l'Intérieur continue en effet de pourrir la vie d'une compagnie de CRS.

Un écusson de la 12e Panzerdivision sur un casque de CRS

Une gardienne de la paix très bien classée à la sortie de l'école de police avait choisi d'intégrer les compagnies républicaines de sécurité. Mal lui en a pris. D'origine maghrébine, elle fait l'objet d'attaques racistes et sexistes. L'un de ses courageux assaillants portait un insigne sur son casque qui ne laissait guère de doute quant à ses convictions. Patrick Jacquet, brigadier de police à la retraite et vice-président de SOS fonctionnaires-victimes, a fait analyser ce signe ostentatoire : "C'est l'exacte représentation de l'écusson de la 12e SS Panzerdivision dite "Hitlerjugend". Cette section SS a été responsable entre autres du massacre de 86 civils âgés de 15 à 85 ans sans aucun lien avec la Résistance dans la nuit du 1er avril 1944 à Ascq (59). Dessiner un tel emblème sur un outil professionnel de fonctionnaire de police démontre la volonté d'apologie du nazisme et de provocation à caractère raciste."

L'écusson de la 12e SS Panzerdivision responsable entre autres du massacre d'Ascq
L'écusson de la 12e SS Panzerdivision responsable entre autres du massacre d'Ascq

En 2013, Le Point avait révélé la correspondance d'un commissaire à sa hiérarchie dans laquelle il exposait ses méthodes pour se débarrasser définitivement des Roms, notamment ceux impliqués dans le vol de métaux. Pour lui, il s'agissait de les laisser "griller" sur les rails de chemin de fer. Aux dernières nouvelles, le commissaire est toujours en poste.

Contactée par Le Point, l'administration n'a pas répondu à nos sollicitations.



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Commentaires (91)

  • EK75

    La photo (assez ancienne vu le modèle des boucliers) présente des gendarmes mobiles et pas des CRS.
    Existe-t-il un document qui atteste de l'insigne SS sur le casque d'un CRS ? Si oui, qu'est devenu ce CRS ? Quelles ont été les sanctions, administratives et pénales ?

  • Philou29

    Ces propos tenus ne sont pas l'œuvre de gens de l'extrême droite, mais par un syndicaliste de gauche et je doute fortement que ce même syndicat proche, voire même tres proche du PS n'en n'était pas informé. Si ces infos sont apparu c'est que des policiers dénoncent ces dérives. Alors les gauchos donneurs de leçon...

  • pj62

    Il n'est pas question pour moi d'affirmer que j'ai raison mais la naïveté de certains m'afflige.
    Lorsque je suis entré dans la police on m'a appris une chose : ne devait figurer sur votre uniforme que 2 choses en plus des insignes usuels de votre fonction ; les décoration et l'insigne de votre brevet de parachutiste même l'insigne du brevet commando était interdite.
    Faire figurer sur votre uniforme un insigne nazi n'est pas une forme d'expression c'est un délit. De plus dessiner l'insigne de la 12ème division SS, la hitlerjüngen, démontre une recherche évidente que l'on ne peux confondre avec un graffiti représentant une croix gamée souvent représentée à l'envers et reproduite par l'idiot du village tout en oubliant pas que c'est également un délit.