ALÉATOIRE. Le cancer serait souvent dû à un "manque de chance". En clair, un "hasard" provenant des mutations génétiques aléatoires qui se produisent lors du processus de division cellulaire. Ce serait la conclusion d'une étude parue dans la revue Science le 2 janvier très largement reprise par les médias dès sa publication. Une conclusion qui laissait plusieurs experts sceptiques : interrogé par Sciences et Avenir dans un précédent article, le Pr Dominique Lombardo, directeur du centre de recherche en oncobiologie de Marseille (Inserm) avait notamment souligné les faiblesse d'une étude qui ne prenait pas en compte "les cancers dont on connaît précisément l'origine génétique", ce qui en fausserait les résultats.
Sauf que... La conclusion relayée dans les médias ne correspond pas à celle de l'étude. "Le travail de recherche est très intéressant mais il ne parle absolument pas du risque de cancer", explique le mathématicien Avner Bar-Hen, professeur de statistiques à l'université Paris Descartes, dans la nouvelle note de son blog "Statistiquement vôtre". Il revient ainsi dans billet sur la méthodologie employée par les auteurs de l'étude, menée par deux biostatisticiens de l'université Johns Hopkins, et sur les véritables conclusions qu'ils ont tirées de leurs recherches.
"On peut se demander comment une étude scientifique finit par être présentée de manière si biaisée", regrette donc le blogueur. Alors, à qui la faute ? Les auteurs de l'article ? La revue Science ? Les médias qui ont relayé l'étude ? En lisant son billet, vous connaîtrez le fin mot de l'histoire.