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Déneigement: le maire exige des explications

Photo: Archives Métro

Insatisfait des dernières opérations de déneigement, le maire de Montréal, Denis Coderre, exige des explications sur les ratées du déglaçage des rues de la ville.

Les fonctionnaires de la Ville ont assuré mercredi aux élus que la venue de la tempête qui a touché Montréal les 3 et 4 janvier dernier, soufflant sur la ville un mélange de neige et de pluie verglaçante, n’était pas une surprise; tous les intervenants impliqués dans le déneigement ont été mis au courant à l’avance de l’arrivée imminente de ces conditions météo.

«Donc moi je veux savoir qui n’a pas fait sa job. Il n’y a pas d’argument contre quelqu’un qui pique une plonge», s’est insurgé M. Coderre devant les élus.

Au total, 1327 appels ont été faits au 311, entre le 5 et 9 janvier, pour des plaintes concernant la chaussée glissante, dont 159 par des citoyens de Saint-Léonard, selon les chiffres de la Ville transmis mercredi. Pas moins de 1756 appels ont également été faits dans la même période pour des trottoirs glissants, dont 243 par des citoyens du Sud-Ouest.

Mais Projet Montréal regrette que le maire veuille cibler un responsable pour le déroulement des opérations. «C’est enfantin, soutient Guillaume Lavoie, conseiller de ville dans l’arrondissement Rosemont pour Projet Montréal. Cela signifierait que ce serait un problème simple. Non. Il faut se mettre en mode recherche de solution. Denis Coderre, lui, est en mode recherche de coupable», s’est-il indigné.

Le maire trouve toutefois anormal que son administration doive mettre sur pied un comité d’étude après ces événements, alors que les fonctionnaires étaient au courant de la venue de ce cocktail météo. «Donc la vraie question c’est: est-ce qu’on a fait de l’épandage [d’abrasif] dans tous les arrondissements au moment où ça comptait?», a questionné le maire.

Les fonctionnaires de la Ville de Montréal ont effectué mercredi la première partie de cet audit, commandé par le maire, sur les opérations de déglaçage et de déneigement devant les élus du comité exécutif, mettant de l’avant l’importance de l’épandage d’abrasif en continu jusqu’à la fin des précipitations pour plus d’efficacité.

«À mon avis, ce n’est pas une question de produits, c’est une question d’opération», a toutefois nuancé le maire. La deuxième partie de cet audit qui sera effectué par le contrôleur général de la Ville de Montréal, Alain Bond, se concentrera notamment sur la mobilisation des ressources humaines et la disponibilité des équipements au cours de cette tempête. Les résultats devraient être rendus en début de semaine prochaine.

Selon M. Lavoie, la situation à laquelle a été confrontée la Ville pendant cette tempête est complexe et l’administration devrait tenter d’étudier plusieurs pistes de solution pour les différents arrondissements plutôt que chercher un responsable. «Il faut reconnaitre que la complexité, ça ne rentre pas dans 140 caractères. C’est le problème de Denis Coderre», a ajouté le conseiller de ville. Projet Montréal souhaite toujours proposer au maire d’étudier la question de l’absentéisme des cols bleus en début d’année.

Quoi qu’il en soi, le maire rejette du revers de la main la possibilité que les arrondissements n’aient pas eu suffisamment d’argent pour compléter les opérations de déneigement. «C’est le début de l’année financière», a justifié M. Coderre.

Un argument qui a fait sourire Guillaume Lavoie. «C’est comme dire à quelqu’un: le jeudi, quand tu as ta paie, tu es riche. Comme s’il n’avait pas de dépenses le lendemain et le surlendemain», a-t-il illustré.

Actuellement, les fonctionnaires de la Ville assurent que leurs équipes souhaitent profiter du moindre redoux pour répandre du sel et gratter la glace avant la prochaine précipitation.

Épandage d’abrasif
Mercredi, un fonctionnaire a expliqué au comité exécutif la méthode à privilégier pour l’épandage de sel et d’abrasif (pierre concassée) lors de conditions météorologiques comme celle qu’a connu la Ville en début d’année. «Le sel pur est inefficace sous les -21°C, a prévenu Michel Frenette, chef d’équipe responsable à la stratégie d’élimination de la neige à la Ville de Montréal. Lorsqu’il pleut sur un trottoir glacé, il est préférable d’épandre un abrasif que du sel pur, car le sel se dissout et se fait lessiver par la pluie. Dans le cas qui nous préoccupe, l’abrasif aurait été encapsulé sous la glace, à cause des fortes pluies et des chutes de température rapides. Pour remédier à des situations semblables, il faut revenir et procéder à de l’épandage d’abrasifs en continu, jusqu’à la fin des précipitations.»

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