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Les 1001 visages d'Édouard Sacaillan à l'espace Richaud
L’art contemporain ne s’expose pas qu’au château : depuis quelques années, la ville de Versailles met aussi à l’honneur des artistes vivants dans ses différents lieux d’exposition. C’est le cas avec le peintre Edouard Sacaillan, auquel une carte blanche a été donnée pour investir l’Espace Richaud, du 14 février au 27 mai 2018, à l'occasion de la première grande rétrospective consacrée à son œuvre.
Versailles, ville chargée d’histoire, reste aussi un lieu de création contemporaine. Après Jirô Taniguchi en 2016 et Joseph Dadoune en 2017, l’Espace Richaud accueille ainsi cette saison le peintre Edouard Sacaillan. Dans ce lieu atypique aux volumes impressionnants, l’artiste s’est vu offrir une carte blanche pour la première rétrospective consacrée à son œuvre, intitulée « Les Visiteurs ». Il est venu plusieurs fois apprivoiser l’espace et s’imprégner de l’ambiance du lieu pour l’investir pleinement, à travers une série de toiles monumentales créées spécialement pour la rotonde et la crypte de cette ancienne chapelle. Sur un escalator, à la caisse d’un supermarché, dans un embouteillage : le peintre livre sa perception de notre monde à travers une multitude de visages, ces fameux visages qui sont omniprésents dans son univers. « Je travaille sur des choses du quotidien, sur ce qui nous entoure. Je considère cette exposition comme un espace de dialogue, et je suis heureux de pouvoir partager ma vision dans toute sa subjectivité » a déclaré l’artiste lors du vernissage de la rétrospective. C’est la galeriste de l’artiste, Arlette Souhami, également commissaire de l’exposition, qui a opéré la sélection des œuvres (une centaine au total), y associant des productions antérieures afin de compléter cette rétrospective.
Sacaillan, peintre des visages
Né en Grèce en 1957, Edouard Sacaillan a commencé à peindre très jeune. Diplômé de l’École nationale des Beaux-arts d’Athènes et de Paris, il a notamment obtenu le premier prix de la Biennale d’Alexandrie. Si l’on devait caractériser son style, on pourrait parler d’expressionnisme démonstratif, avec ces fresques humaines, ces foules où chaque personnage vous interroge des yeux, ces visages où se lisent, pêle-mêle, des sentiments d’angoisse ou de solitude. « Le regard magnétique de tous ces visages perdus dans la multitude interroge sur la condition humaine, sur notre rapport à l’autre » écrit Arlette Souhami dans le catalogue de l’exposition. L’œuvre d’Edouard Sacaillan est chargée de cris et de silences, d’images et de chocs. Il peint des corps, des animaux, des monstres, des scènes de vie, des tableaux sombres et inquiétants, suggestifs et proches. Figés, ses personnages se retrouvent spectateurs dans un théâtre ou un cirque, bloqués dans un autobus ou en voiture, coincés dans un ascenseur. Ils sont confinés et immobiles dans un monde qui semble pourtant en mouvement. L’exposition, pour autant, n’est pas anxiogène ! Et c’est sûrement grâce au talent de l’artiste pour la couleur, une palette vive et franche, gaie même, qui tranche avec le tragique des visages.
"Les Spectateurs"
Rétrospective Édouard Sacaillan
Du mercredi 14 février
au dimanche 27 mai 2018
Espace Richaud
78 boulevard de la Reine │ 78000 Versailles
- Du mercredi au dimanche, de 12h à 19h (dernier accès à 18h30)
- Ouverture exceptionnelle le samedi 19 mai, de 20h à minuit, pour la Nuit des Musées
- Fermeture exceptionnelle le jeudi 10 mai 2018
Entrée libre - Accessible aux personnes à mobilité réduite
Visuels © Corinne Martin-Rozès
