La dernière phase de l’hôpital unique tournaisien est lancée
Des années qu’on en parle… Mais cette fois ça y est: la réalisation d’un hôpital unique sur le site «Union» commence à se concrétiser.
- Publié le 08-03-2019 à 06h00
Le chantier de démolition du grand bâtiment (le «600») qui autrefois servait de porte d’entrée de l’hôpital a commencé voici quelques semaines. Après le démontage de tout ce qui peut l’être (châssis, boiseries, acier, etc.), c’est le bâtiment lui-même qui sera démoli. Une étape cruciale de la fameuse «Phase 2», la dernière, celle qui verra le rassemblement de tous les services hospitaliers tournaisiens d’ici 2023.
Vous vous souvenez de la clinique La Dorcas? Elle n'existe plus. De l'hôpital civil? C'est là que le nouvel hôpital unique tournaisien se construit. Dans quelques années, les Tournaisiens n'auront plus qu'un seul hôpital où aller: les sites hospitaliers de Notre-Dame et de l'IMC n'auront plus d'affectation hospitalière. «Les gens ont parfois l'impression que ça n'avance pas? Je pense que le chemin parcouru a été incroyable», nous dit Didier Delval, le directeur général. «Même sur trois sites différents comme actuellement, l'organisation reste complexe à de maints égards. Un site unique, c'est une opportunité d'améliorer la sécurité et la qualité de la prise en charge des patients qui trouveront tout au même endroit».
Les idées avant les plans
La première étape du projet a permis notamment de loger le long de la rue des Sports le pôle mère-enfant du CHwapi, les soins intensifs et son service des urgences. La deuxième étape, c'est tout le reste, rien que ça! «Le projet a formidablement évolué depuis qu'on a eu l'opportunité d'acquérir la plupart des terrains voisins au nouveau bâtiment, qui appartenaient au CPAS de Tournai. À l'exception du bâtiment du CPAS qui reste encore le long du boulevard Lalaing, nos architectes ont pu travailler sur un ensemble cohérent délimité par le boulevard, la rue Cotrel, la rue des Sports et la rue de Barges», insiste M. Delval.
La ville de Tournai, assure le directeur des infrastructures, Didier Lefèvre, aura un hôpital dont l'architecture a été pensée pour correspondre au mieux à ses besoins futurs. «L'hôpital a été divisé en plusieurs fonctions et pôles. Des groupes ont été constitués pour réfléchir à ce que chacun souhaite; des groupes composés de patients, de membres du personnel soignant, de collaborateurs, de membres de la direction, de riverains, etc. Les architectes ont donc pu intégrer toutes ces idées émises par plus de cinq cents personnes avant de commencer à dessiner leurs plans pour les adapter aux fonctions et filières médicales, et aux patients».
Des bâtiments triangulaires plus efficaces
La structure du bâtiment invitera les patients, dès leur entrée via une grande esplanade aménagée du côté du boulevard Lalaing, à accéder à un immense hall. Construit sur trois niveaux en longueur, celui-ci permettra d'accéder à 90% des services d'hôpitaux de jour, des consultations et des examens techniques. «Le flux des patients sera fluidifié, simplifié au maximum. Ce sera un bâtiment user friendly. Trois cents idées ont été émises au sein des premiers groupes de réflexion, mais ça continue avec des sujets de plus en plus précis».
Diminuer les trajets à accomplir quotidiennement était une forte demande du personnel soignant. Une architecture innovante permettra de viser cet objectif. «Avec l'option architecturale de volumes triangulaires, les trajets moyens seront écourtés de moitié en moyenne. 60 m, ce sera la distance la plus longue à accomplir, sans compter des raccourcis», indique M. Delval.
Les façades dessinées en origami sont une des originalités du projet, toujours pour répondre à des réflexions émises lors des groupes de travail. «Il y a déjà quelques chambres de ce type dans la première construction. C'est intéressant parce que les deux patients des chambres doubles ont accès à la fenêtre contrairement aux chambres doubles classiques où un seul des deux lits se trouve près de la fenêtre».
La luminosité est plus importante, cette architecture offre la possibilité d'aménager un coin salon plus agréable. «C'est extrêmement positif car de manière générale, nos collaborateurs trouvent que c'est plus facile de travailler dans des chambres plus spacieuses».
Démolir des bâtiments où des dizaines de services sont concernés, et en reconstruire au même endroit, ça implique de fameux déménagements. Pour accueillir provisoirement (quelques années quand même) les services en balade, d’anciennes unités subiront des rénovations légères à Notre-Dame (l’ancienne maternité) et à l’IMC. La gériatrie (96 personnes) les soins palliatifs et la revalidation (deux cents personnes à peu près) notamment doivent encore déménager.
Par, ailleurs, deux bâtiments seront construits sur le site de l’Union avant les tout grands travaux. Un premier sera érigé derrière la «Brasserie Vincent», au boulevard Lalaing, et un deuxième (provisoire celui-là) sur le parking de la rue Cottrel, pour accueillir des consultations pendant trois ans à peu près.
«Le but est que ces deux bâtiments soient disponibles pour le premier trimestre de l’année 2020. Les rénovations légères devront aussi être terminées dans un an à peu près. Car tous les vieux bâtiments seront démolis dans le courant de l’année 2020.»
Le vieux «600» désossé
En novembre dernier, le CHwapi a obtenu son permis unique pour la réalisation de la phase 2. Voici quelques jours, la direction défendait son projet devant des représentants des ministres concernés et des responsables de l'administration en vue de l'obtention du feu vert financier. «On espère avoir une réponse avant la fin du mois de mars», indique le directeur général, Didier Delval.
Cette deuxième et dernière phase de centralisation a déjà débuté. Depuis quelques semaines, le grand bâtiment «600» faisant face au boulevard lalaing, là où autrefois se trouvait l’accueil de l’ancien hôpital civil, est en cours de démantèlement. Tous les matériaux qui ne sont pas du béton ni de la brique sont évacués. Les pièces contenant de l’amiante sont elles aussi démontées dans le respect des normes en la matière. Dans un mois à peu près, des gros morceaux de bâtiment partiront les uns après les autres.