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Plaidoyer pour un quota d'incompétentes

Avez-vous déjà pris le temps de regarder l'ours de ce journal? Le petit état-major qui dirige 24 heures est composé pour la moitié de femmes. Avez-vous noté que, depuis deux semaines, chaque lundi et en collaboration avec le Centre Patronal, nous mettons le focus sur une entreprise vaudoise dirigée par une femme? Dans ce canton, le gouvernement est dominé dans son nombre par quatre conseillères d'État «contre» trois hommes. Et les deux fortes têtes qui en émergent désormais sont la présidente et la benjamine. D'ici quelques semaines, la très masculine Chambre vaudoise de commerce et d'industrie pourrait avoir à sa tête une directrice ET une présidente.

«Dans notre Grand Conseil, les députées ne représentent que 32% du parlement»

Tout cela est bel et bien l'arbre vaudois qui cache la forêt. Dans notre Grand Conseil, les députées ne représentent que 32% du parlement. Au niveau suisse, deux semaines après ce sinistre vote des sénateurs, on reste encore abasourdi par ce conservatisme d'un autre temps qui a dénaturé le projet pour l'égalité salariale porté par Simonetta Sommaruga. S'il fallait n'en sauver qu'un, ce serait évidemment Raphaël Comte, qui a au moins le courage de sortir du bois pour appeler à une juste répartition des genres chez les sept Sages. Maigre consolation.

Que de chemin reste encore à parcourir pour qu'hommes et femmes soient logés à la même enseigne! Parce que, soyons sérieux, ces dernières ne sont pas une minorité à protéger et à promouvoir pour lui faire une petite place dans la société. Le temps de la discrimination positive est révolu. Les femmes ont droit au même traitement que leurs collègues masculins, ni plus ni moins. Et c'est justement le devoir de ces messieurs, qui ont trusté le pouvoir jusqu'à aujourd'hui et qui le détiennent encore, de faire en sorte que.

À ce titre, l'égalité ne sera pas jugée sur le fait que, à compétence égale, on préfère une femme à un homme pour le même poste. Mais plutôt que l'on accepte l'incompétence féminine comme on admet celle des hommes. Il y a trois décennies, l'affaire Kopp éclatait et débouchait sur l'éviction de la première conseillère fédérale jamais élue en Suisse. Il a fallu cinq ans pour qu'une seconde soit élue. Si l'on souhaite vraiment la parité, on devra donc tolérer qu'il y ait autant de femmes quelconques que d'hommes à des postes de pouvoir. C'est le seul «quota» qui aurait du sens.