Un petit garçon fait un calin à un chiot

Les animaux de soutien émotionnel, la nouvelle tendance pour lutter contre l'anxiété

© debibishop via GettyImages

Au bureau ou dans l'avion, certains ne peuvent pas se passer du câlin de leur chien. D'autres préfèrent la compagnie de leur alligator. Parfois, c'est très sérieux. Mais évidemment, les dérives sont multiples.

Entre les burn-out au boulot ou l'éco-anxiété, le stress fait partie de notre quotidien. Pour lutter contre, de nombreuses personnes se tournent vers les pilules en tout genre. Les États-Unis connaissent une crise des opioïdes  sans précédent. En France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament alerte sur une épidémie dans l’Hexagone. Dans un contexte de méfiance, les méthodes plus naturelles se multiplient et les produits bien-être au cannabis aussi. Une autre méthode alternative commence à prendre de plus en plus d’ampleur : les animaux d’assistance émotionnelle.

Une explosion des animaux de soutien émotionnel

Ces animaux de compagnie à vertus thérapeutiques sont souvent des chiens ou des chats. Leur rôle ? Apporter une présence rassurante aux patients souffrant d’anxiété, d’angoisses ou de stress. Ils peuvent être prescrits par un médecin pour accompagner un patient atteint d’une maladie lourde comme un cancer.

Aux États-Unis, l’association National Service Animal Registry les recense – et vend des vestes officielles à leurs maître pour signaler la fonction de leur compagnon à quatre (ou plus) pattes. Et les chiffres ont explosé. En 2011, l’association comptait 2 400 animaux de soutien émotionnel. En 2019, ils sont 200 000.

Et qu’importe si l’efficacité des animaux de soutien émotionnel n’est pas prouvée par la science. « Les différentes études menées sur l’impact des animaux ne concordent pas », indique Jeffrey Younggren, psychologue à l’Université du Nouveau Mexique à Business Insider.

Bien-être et animaux, le bon business

Que les bienfaits du soutien animal soient prouvés scientifiquement ou non, des entreprises ont déjà flairé le business. Comme la Mountain Horse Farm dans l’État de New York. La ferme propose des séances de câlins de vaches ou de poneys. Pour 75$ l’heure !

Et même pour ceux qui ne se lancent pas dans le commerce, il va falloir s’adapter à cette nouvelle tendance et à la présence accrue des animaux. En octobre 2018, à Marseille, un Monoprix avait refusé l’accès au magasin à un aveugle accompagné de son chien-guide. Il y a donc encore du boulot avant que les entreprises soient sensibilisées à la présence des animaux. Et d’autant plus lorsqu’il s’agit de problématiques de santé mentale.

En vacances ou au bureau, jamais sans mon toutou

Mais certaines entreprises ont déjà pris en compte cette tendance. Alors qu’encore trop de propriétaire d’animaux de compagnie abandonnent leurs compagnons pour partir en vacances, il n’est pas question de se séparer d’un animal d’assistance émotionnel en congés. Le groupe NH Hotels l’a bien compris et propose donc des établissements dog-friendly – les chats sont également les bienvenus. Qu’ils aient une fonction thérapeutique ou non. Certains hôtels leur offrent même des friandises.  

Au bureau aussi, la question de la présence des animaux se pose. Pour les entreprises privées – hors secteur de l’alimentation, pour des questions d’hygiène, c’est à l’employeur de décider s’il est possible de venir travailler avec son toutou. Des entreprises comme Ben&Jerry’s affichent clairement leur amour des bêtes, même au bureau. Et la bonne nouvelle, c’est que la présence d’animaux au bureau bénéficie à tout le monde – sauf à ceux qui sont allergiques aux poils. La présence d’animaux au bureau peut contribuer à réduire le stress de tous les collaborateurs et même booster leur productivité.

Bullshit or not bullshit ?

Sur Instagram, le #emotionalsupportanimal compte plus de 118 000 occurrences. En scrollant, on tombe surtout sur des chiens – petits ou gros – et quelques chats. Mais on peut aussi tomber sur des animaux beaucoup moins conventionnels. Cochons, alligators, iguanes, canard, paons… tous les animaux sont susceptibles de devenir des animaux de support émotionnel. Récemment, le New York Times relatait l’histoire de Vayne Myers qui avait failli se faire expulser de son appartement en Floride à cause de son canard. Prénommé Primadonna, le palmipède possédait un certificat d’animal d’assistance émotionnelle. Il a donc pu rester chez lui.

Autre exemple, Dexter le paon s’est vu refuser l’embarquement à l’aéroport de Newark.

Une mésaventure que l’oiseau a relayé sur son compte Instagram aux 15 000 followers. En parcourant le profil de Dexter, on découvre sa vie quotidienne et sa présence sur des tournages et des shootings. Mais peu d’éléments sur sa fonction de soutien émotionnel auprès de sa maîtresse...

Des voix s’élèvent donc pour qualifier cette tendance des animaux d’assistance émotionnelle de bullshit. Et les demandes de voyage avec des animaux non conventionnels sont facilement moquées.

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commentaires

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  1. Avatar Diane Gaudreault dit :

    C est bien beau les animaux de compagnie pour une personne anxieuse. Mais déraciner un chien qui est heureux avec son maître vit dans un grand espace et libre qui se fait enlever tout ça pour aller en ville avec quelqu un qui fait de l anxiete dans le but de la guérir je trouve que c est de la cruauté animal

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