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Seuls 3% des pilotes professionnels dans le monde sont des femmes

Le cockpit d'un Airbus A319. [Keystone - Gaetan Bally]
Le pilotage aérien est l'un des métiers les moins paritaires au monde / La Matinale / 2 min. / le 25 juillet 2018
Les femmes restent rares dans les cabines de pilotage, d'autant plus que la pénurie de pilotes menace. Au total, seuls 3% des pilotes professionnels sont des femmes, et la Suisse ne fait pas exception dans ce contexte.

Il n'y a actuellement que 7'400 femmes pilotes de ligne dans le monde, selon l’Organisation de l’aviation civile internationale.

Et pourtant, l'industrie de l'aviation aura besoin de 255'000 nouveaux pilotes ces dix prochaines années, selon une étude du groupe canadien CAE, leader mondial dans l'enseignement du pilotage.

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Environ 10% dans les compagnies aériennes

Dans les compagnies aériennes, la proportion de pilotes femmes tourne au mieux autour des 10%, mais elle est parfois proche de zéro.

Chez Swiss, la part de femmes pilotes n'est que de 5%. Pour contrer ce phénomène, la compagnie helvétique souhaite rendre ce métier plus attractif. Elle travaille sur des options pour permettre aux pilotes de mieux concilier une vie professionnelle très exigeante et vie de famille.

"Les heures de vol, on ne peut pas y changer grand chose. Mais les jours de vol, les jours de congé, comment on répartit le travail... nous avons aussi des pilotes qui, à côté de cela, travaillent aussi au sol. Il y a des options pour flexibiliser davantage les horaires de travail", explique Meike Fuhlrott porte-parole chez Swiss.

Réussir à motiver les femmes à postuler devient un enjeu majeurs pour les compagnies. Swiss, qui engage en général 50 à 60 pilotes par année, doit en embaucher 180 nouveaux en raison de la croissance exceptionnelle du trafic aérien.

"Savoir s'imposer"

En Suisse, la voix du commandant de bord est pour l'instant encore majoritairement masculine. Et Marianne Schleiss, qui a lancé il y a huit ans l'Association suisse des femmes pilotes avec quelques passionnées, raconte la difficulté à s'imposer. "Dans la phase de théorie, sur une vingtaine de candidats, j'étais la seule femme. C'est toujours le cas maintenant, il faut savoir s'imposer (...). Souvent, quand on est testée, on doit être à la pointe... on pardonne beaucoup plus de petites erreurs aux hommes", estime-t-elle.

Cynthia Racine/jvia

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