Quels sont les premiers souvenirs que vous avez de Jules Verne? Je dois avouer que j'ai quelques dispositions pour aimer cet écrivain. Je suis nantais, comme lui, né dans le quartier de la butte Sainte-Anne, là ou se trouve maintenant le musée Jules-Verne. J'ai dû commencer à le lire vers 7 ou 8 ans: L'Ile mystérieuse, De la Terre à la Lune, Vingt Mille Lieues sous les mers... Autant que des romans, je me souviens des illustrations, façon Gustave Doré, qui accompagnaient les histoires. Cette imagerie m'a beaucoup marqué: le laboratoire, le sous-marin, les scaphandriers... Si l'on veut lier Verne au cinéma, il faut commencer par citer Georges Méliès et son Voyage dans la Lune, premier film de science-fiction jamais réalisé.

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Comment Jules Verne a-t-il influencé votre parcours? Mon goût pour la science, le dessin, la géométrie et la physique quantique vient sûrement de là. Mon attirance pour les antihéros également. Nemo est un personnage fascinant, brillant, un gars qui lutte contre sa part d'ombre. J'aime bien ce type de caractère. C'est Verne qui m'a conduit à lire d'autres écrivains de SF, comme Wells, Dick ou Asimov. Plus précisément, on retrouve encore l'univers de Verne dans le décor de La Cité des enfants perdus, notamment le laboratoire de Krank.

Que reste-t-il de Jules Verne, aujourd'hui? Il a semé les germes de la littérature de science-fiction, la seule qui, actuellement, se pose la question du rapport entre la technologie et le réel, entre l'homme et son environnement. Notre monde est plongé dans le virtuel et il est bon de se demander ce qu'est devenue la réalité. Verne a lancé le mouvement.

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