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«Gilets jaunes» : comment la police va cadenasser les Champs-Élysées

Des «gilets jaunes» face aux forces de l'ordre le 17 novembre aux abords des Champs-Élysées. BERTRAND GUAY/AFP

4000 policiers et gendarmes devraient être mobilisés dans Paris ce samedi dans l'espoir de tuer dans l'œuf «les troubles à l'ordre public et les phénomènes violents».

Hors de question de revivre de telles « scènes de guerre», pour reprendre la formule d'Emmanuel Macron, en plein Paris. Après le chaos de samedi dernier sur les Champs-Élysées, qui s'était soldé par une trentaine de blessés et plus d'une centaine d'interpellations, le ministère de l'Intérieur entend tenir la bride courte aux «gilets jaunes» appelés à défiler ce samedi par milliers dans la capitale. Pour «garantir la protection des institutions», «assurer le contrôle de l'accès au haut des Champs-Élysées» et «sécuriser de nombreux événements se déroulant dans la capitale», la préfecture de police (PP) de Paris prévient qu'elle va déployer une grosse «capacité de réaction et d'intervention» dans l'espoir de tuer dans l'œuf «les troubles à l'ordre public et les phénomènes violents». Au total, près d'une cinquantaine de forces mobiles pourraient être mobilisées, soit environ 4000 hommes venant en renfort.

Dès 6 heures du matin, un «périmètre d'exclusion» va geler toute circulation et prohiber par un arrêté préfectoral tout rassemblement dans le secteur du Palais de l'Élysée, vers lequel plusieurs cortèges ont déjà tenté de converger, mais aussi ceux de la Concorde, de la place Beauvau, de Matignon ou encore de l'Assemblée nationale. Le haut des Champs-Élysées sera quant à lui «cadenassé» sur une distance d'environ 1,5 kilomètre entre le rond-point Marcel-Dassault et la rue de Presbourg. À la manière d'une grande «fan zone», comme celles installées lors de la Coupe du monde de football, la vingtaine de points d'accès à la célèbre avenue seront filtrés avec une extrême rigueur.

Sur réquisition du procureur de la République, les forces de l'ordre vont contrôler les identités et fouiller tous les sacs, sachant que certains des émeutiers passés en comparution immédiate avaient été surpris en possession de matraques, marteaux et morceaux de métal susceptibles de desceller des pavés ou d'être jetés sur les policiers. «Toute personne en possession d'une arme, réelle ou de fortune, sera systématiquement arrêtée», a prévenu la préfecture de police. En outre, des équipes en tenue ou en civil seront injectées au cœur du «périmètre contrôlé», où des «consignes fermes d'interpellation» ont été données. L'axe, interdit à la circulation, comme l'a annoncé jeudi soir le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, devrait être «nettoyé» de tout objet susceptible de se transformer en projectile.

« Toute personne en possession d'une arme, réelle ou de fortune, sera systématiquement arrêtée »

la préfecture de police

Dans le reste de la capitale, l'ambiance est aussi à la veillée d'armes. D'abord parce que les imprévisibles «gilets» peuvent mener un coup d'éclat à n'importe quel endroit. Ensuite parce qu'une autre manifestation au moins - déclarée, celle-ci - doit se tenir durant ce 1er décembre à haut risque. Prenant la forme d'un rassemblement statique, elle sera orchestrée par la CGT sur la place de la République. Par ailleurs, des étudiants susceptibles de fraterniser avec les «gilets jaunes» se donnent rendez-vous devant le Panthéon tandis qu'Act Up appelle à battre le pavé entre les places République et Stalingrad à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Mobilisées pour la jacquerie populaire qui s'invite pour la troisième fois dans la capitale, les forces de l'ordre ont prévu une présence «particulièrement marquée» sur le secteur des grands magasins et des grands boulevards, où l'on attend les premières bousculades de Noël. Sur le terrain, où des unités de maintien de l'ordre seront présentes «en réserve», les équipages de la «PP» auront notamment pour mission de «relever les infractions» et d'éviter le «blocage d'axes structurants». Alors que des hélicoptères sillonneront en repérage le ciel de la capitale, les grilles en fonte, palissades et autres cabanes de chantier ont été retirées sur les axes «sensibles». Les commerçants des Champs-Élysées, de l'avenue Montaigne et des grands magasins ont tenu une réunion vendredi matin avec le préfet de police Michel Delpuech. Selon une évaluation de la mairie de Paris, les dégâts matériels engendrés par les casseurs samedi dernier se chiffrent à 1 million d'euros. Une réplique serait du plus fâcheux effet.

Gilets jaunes : Macron doit-il reculer? - Regarder sur Figaro Live

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