Leader de la poule A de Division 2, Hérouville Futsal retrouvera l’élite sauf catastrophe à l’issue de la saison en cours. Son bilan provisoire est de dix victoires pour un match nul, ce qui lui offre huit points d’avance sur son premier poursuivant, Laval. Les Bleus ont beau appeler régulièrement à la prudence, soulignant notamment que la deuxième partie de saison leur offrait des déplacements compliqués, leur marge semble réelle sur la concurrence. La réception de Clichy, samedi 22 février 2020 (16h00), pourrait bien le confirmer.
Une discipline en développement
La forme étincelante du club de l’agglomération caennaise s’inscrit en parallèle de la naissance d’un mouvement autour du futsal. En quelques semaines, la discipline a fait parler d’elle en France. Ricardinho, le meilleur joueur du monde, s’est engagé pour trois ans en faveur d’un club parisien de D1. Il arrivera la saison prochaine, quand la nouvelle équipe de l’Olympique Lyonnais fera ses débuts dans une autre D1, en championnat départemental. Samir Alla, entraîneur-joueur d’Hérouville et international français :
Il y a un truc qui est en train de naître. Certains clubs pros ont ouvert une section, d’autres sont en pourparlers avec des clubs existants.
Complémentaire avec le foot
Dans les écoles de foot des grands clubs, des séances de futsal font leur apparition. « Un jeune qui a grandi avec le futsal sera plus fort qu’un jeune qui n’a fait que du foot, grâce à l’aspect technique, à la vivacité et à la réactivité que cela induit. » Et le capitaine d’Hérouville, maillon essentiel du club, de préciser : « les meilleurs joueurs du monde sont passés par le futsal ». En retard sur d’autres pays, la France ne dispose que de deux divisions nationales (D1-D2) où les joueurs sont amateurs.
Le futsal n’a pas grandi à la même vitesse qu’au Brésil ou en Espagne, mais ça vient.
Sortir de l’image du sport de quartier
Pour sortir d’une certaine confidentialité, le futsal est conscient du chemin à parcourir. À commencer par se débarrasser de l’étiquette de sport de quartier qui lui colle à la peau. « Le futsal attire des joueurs de quartier mais pas seulement. J’espère vraiment que cette facette s’effacera avec le temps. Les valeurs du futsal sont les mêmes que celles qu’on trouve dans les clubs de foot à la campagne. » Pour estomper l’image, un travail de structuration est nécessaire.
Les clubs de futsal n’ont pas assez de moyens pour se structurer. Toutefois, l’apparitions de droits TV dès la saison prochaine va aider les clubs à grandir.
Hérouville n’a pas attendu pour mettre l’accent sur la formation pour prendre la relève, dans quelques années, des frères Alla et de leurs partenaires. « Notre projet est d’ouvrir cette discipline aux jeunes. On y travaille depuis trois ans. »
« Un vrai sujet », pour Malherbe
La dynamique naissante autour du futsal n’a pas échappé au Stade Malherbe Caen. Fabrice Clément, président du club :
Avec le five, qu’on lui associe, c’est un vrai sujet. On regarde, on est attentif, mais on prendra le temps de faire les choses sans précipitation.
Pas question, pour l’instant, d’envisager un rapprochement avec Hérouville. Mais de l’autre côté du périph’, l’idée ne déplairait pas. « Si un jour l’opportunité se présente, on ouvrira les portes en grand, souligne Samir Alla. On aimerait mais on ne s’est pas mis ça dans nos têtes. » Le sujet est encore prématuré, même si le souffle provoqué par le lancement de la section féminine l’été dernier peut encourager à une nouvelle démarche en ce sens.
Le Stade Malherbe est plus qu’une équipe de Ligue 2.
Les féminines et l’e-sport l’ont déjà prouvé. Avant de nouvelles étapes ?