Fondée en 1947 à Jemappes, la société Ateliers Mécaniques du Borinage peut se vanter aujourd’hui d’avoir mis au point un procédé technologique innovant permettant de traiter et recycler les déchets hospitaliers. Paradoxalement, cette entreprise n’a pas encore convaincu les hôpitaux belges ainsi que les autorités responsables, alors qu’elle exporte déjà dans plus de 50 pays.
Seringues, compresses, ustensiles médicaux ou de laboratoire, plastiques et autres résidus représentent pour les hôpitaux un volume important de déchets. Pendant longtemps, les méthodes de traitement privilégiées ont été l’autoclave, c’est-à-dire le traitement avec de la vapeur d’eau à haute température ou encore l’incinération. En Wallonie, la plupart des déchets hospitaliers sont ainsi transportés vers l’incinérateur de Thumaide, géré par l’intercommunale Ipalle.
Il existe pourtant des alternatives comme celle mise au point, il y a déjà près de 20 ans, par l’entreprise hennuyère AMB-Ecosteryl. Elle a conçu une machine qui permet à la fois de traiter les déchets hospitaliers mais aussi, désormais, de les recycler. "Le principe est à la fois relativement simple et écologique" explique Olivier Dufrasne qui, avec son frère et son père, gère cette entreprise familale. "En fait, dans un premier temps, les déchets sont broyés finement comme des confettis afin de réduire leur volume de 80%. Nous utilisons ensuite le principe du micro-ondes qui, grâce à une température de 100 degrés permet une décontamination".
Grâce à ce procédé, des déchets médicaux particulièrement dangereux deviennent inoffensifs. Mais AMB-Ecosteryl n’a pas voulu en rester là. Elle a également mis au point un système de tri et de recyclage de ces déchets selon le principe de l’économie circulaire. "Notre volonté était également de valoriser les déchets traités par nos différents types de machines brevetées" précise Romain Dufrasne, responsable du service après-vente. "C’est une première mondiale. Nous sommes parvenus grâce un tri optique performant, à trier ces déchets qui peuvent ensuite être revendus. Cela concerne principalement deux types de plastique, le polyéthylène et le polypropylène. C’est donc à la fois intéressant au niveau écologique mais aussi économique, sans compter que le prix du traitement à la tonne est moins élevé que celui lié au transport et à l’incinération".