Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les douceurs à la Madeleine de Caetano Veloso

La figure historique de la musique populaire brésilienne était de passage à Paris pour un concert à la traditionnelle fête du Lavage.

Par 

Publié le 03 septembre 2016 à 09h02, modifié le 04 septembre 2016 à 20h43

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

L’artiste brésilien Caetano Veloso au festival Lavage de la Madeleine, le 2 septembre 2016.

La tradition du « Lavagem » (lavage), qui existe depuis 1774 sur le parvis de l’église de Nosso Senhor do Bonfim, à Salvador de Bahia, a été exportée en France il y a quinze ans. A l’origine, une fraternité de dévots força des esclaves à nettoyer l’édifice pour une fête. Puisque la porte leur était fermée, ceux-ci créèrent à l’extérieur une procession pour célébrer le culte du candomblé. A Paris, le Lavage est avant tout une manifestation culturelle qui se tient place de la Madeleine. Et un rendez-vous pour la diaspora brésilienne, ouvert par une messe le 31 août en trois langues (français, portugais et yoruba), qui se terminera le 4 septembre par un défilé.

Entre ces deux dates sont proposés cours de samba, de zumba et de capoeira autour d’un marché brésilien et, bien sûr, de concerts. Dans ce domaine, l’association Viva Madeleine ne fait pas dans la demi-mesure. La reine de l’axé, Daniela Mercury, était venue en 2014. Précédée en 2011 par le chanteur et percussionniste Carlinhos Brown, auteur – en compagnie de Marisa Monte et d’Arnaldo Antunes – de Tribalistas, un des meilleurs disques de la décennie 2000. Cette année, on est encore monté d’un cran puisque c’est son maître qui a fait le déplacement : Caetano Veloso.

La figure historique de la MPB (Musica Popular Brasileira) est plutôt de passage, sur la route d’une tournée qui le mène au Portugal. D’ordinaire, le Bahianais s’arrête dans des théâtres prestigieux avec des tarifs en rapport. L’entendre gratuitement est une aubaine pour la communauté d’expatriés, certains venus de Lisbonne ou de Londres. Les circonstances sont particulières : le dernier concert en France du chanteur remontait à juillet 2015. C’était au Palais des congrès de Paris, avec son ami Gilberto Gil, autre héros du tropicalisme (le syncrétisme entre traditions nationales et rock apparu à la fin des années 1960), aujourd’hui hospitalisé dans un état inquiétant. Et la destitution le 31 août de la présidente Dilma Rousseff – qui a fait appel le lendemain auprès de la Cour suprême – occupe forcément les esprits.

Quelques pas de samba

Aux cris de « Fora Temer ! » (« Temer Dehors ! »), pendant que s’élèvent des pancartes hostiles à celui qui a prêté serment comme nouveau président, la chanteuse Teresa Cristina réagit en arborant un large sourire avant d’esquisser quelques pas de samba. Caetano Veloso semble au diapason de sa protégée, qu’il a conviée en première partie de sa tournée. « Il semble que “Fora Temer !” soit la nouvelle manière de se saluer pour les Brésiliens… », ironise le septuagénaire qui fut emprisonné avec Gilberto Gil sous la dictature, avant que le duo ne s’exile à Londres en 1969. Ce sera son seul commentaire. Assis, accompagné seulement du balancement de sa guitare espagnole, il a déjà donné un ton politique et poétique avec Luz do Sol et Um Indio : le soleil et l’environnement, l’extermination des Indiens et la folie technologique. Dans sa passionnante autobiographie, Pop tropicale et révolution (Le Serpent à plumes, 2003), il avait eu cette formule terrible pour cette « nation en faillite qui a honte d’avoir un jour été appelée “pays du futur” ».

Il vous reste 18.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.