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Giroptic, la caméra qui va tout changer

La 360cam capture instantanément des photos et des vidéos en 360 degrés en un fichier unique, fournit en temps réel du streaming vidéo sur WiFi... et tient dans la paume de votre main. Rencontre avec Richard Ollier, cofondateur.

Giroptic, c’est la caméra qui va changer à jamais notre manière de voir le monde… Carrément. Une caméra vendue 499 euros qui filme à 360°. Et depuis le temps qu’ils l’attendent (environ deux ans), les pré-orders vont bientôt être comblés : ils devraient la recevoir ces prochaines semaines. « On a un peu de retard », reconnaît volontiers Richard Ollier, cofondateur.

Mais Richard est philosophe. En qualité de start-uppeur déjà chevronné, il a tout connu : les commandes qui tardent, les huissiers qui débarquent, et les coups de pivot qui retournent la situation tout juste avant que sonne le glas. L’idée de départ était pourtant modeste. « Nous voulions proposer aux agents immobilier une solution de prise de vue pour des visites virtuelles de leurs biens. » ça marche. Un peu. Trop peu. Le temps passe. D’autres marchés s’intéressent au projet : la police scientifique, les militaires. C’est bien, mais encore modeste.

Et puis le marché évolue. « Avec l’arrivée de la GoPro, les gens se sont mis à filmer différemment, pour partager des contenus en ligne. C’est alors que l’on a imaginé des débouchés vers le grand public. » Changement de braquet : « Nous devions simplifier l’usage d’un procédé technique extrêmement complexe : un bouton pour capturer les images, un autre pour les mettre en ligne. » En mai 2014, à quinze jours du dépôt de bilan, l’équipe lance une campagne sur Kickstarter. « On a tout misé sur cette levée de fonds, on a travaillé trois mois, et en quarante-cinq jours, on a réalisé trois ans de chiffre d’affaires. » Le 4 juillet, date de fin de l’opération, il récolte un montant record : 1,4 million de dollars. Leur Independence Day à eux. « Cela nous donnait juste le droit de continuer »… et d’accéder à une nouvelle dimension.

Aujourd’hui, le gros des troupes est toujours basé dans le nord de la France. Un ancrage dont se réjouit Richard : « Nous sommes un produit made in Lille, by Lillois. Mais nous sommes aussi présents aux États-Unis et en Asie, et nous travaillons à 95 % avec l’international. Nous apprenons beaucoup des États-Unis et de leur capacité à exécuter : ils peuvent vendre n’importe quelle idée. Mais notre plus gros challenge est de continuer à ramer ensemble, dans le même sens. » Et les bonnes fées ne manquent pas pour soutenir le projet.

Les équipes d’EuraTechnologies d’abord, chez qui ils sont installés depuis le départ : « Ils sont l’oreille attentive quand on doute, le coup de main quand on peine, ils nous ont laissé courir des impayés de loyers quand on était en difficulté, et le coup de pied aux fesses quand on se croit arrivé. » Et cet hiver, Richard Branson himself leur a ouvert son carnet de contacts en les recevant quelques jours sur son île privée. Richard le sait… l’aventure reste fragile. Mais ce qui est certain, c’est que particuliers comme professionnels de l’image vont pouvoir produire des images et des récits sur un mode que nous n’avions jamais vu.

 


Cet article est paru dans L'ADN 8 - Richard Ollier est un de nos 42 superhéros de l'innovation. Pour commander votre revue, cliquez ici.


 

Béatrice Sutter

J'ai une passion - prendre le pouls de l'époque - et deux amours - le numérique et la transition écologique. Je dirige la rédaction de L'ADN depuis sa création : une course de fond, un sprint - un job palpitant.
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