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Du microbe à la culture, laissez-vous contaminer au Palais de la Découverte

La nouvelle exposition du musée de l'avenue Franklin Roosevelt incite, jusqu'au 27 août, le visiteur à réfléchir sur les modes de contagion. Des bactéries aux émotions, tout se propage. Explication.

Quel est le point commun entre le virus de la grippe et un fou rire? Les deux s'attrapent! Des maladies infectieuses, aux bâillements en passant par les rumeurs, le Palais de la Découverte décrypte, avec un humour communicatif, toutes les facettes de la contagion.

«Nous vivons dans un monde où il y a de plus en plus de contagions que ce soit dans les réseaux sociaux ou en biologie», explique Alisson Boiffard, commissaire de l'exposition Viral, du microbe au fou rire, tout s'attrape qui se tient jusqu'au 27 août.

Instinctivement, dès qu'on parle de «contagion», nous pensons tout de suite aux maladies. Alors l'exposition débute, dans «le tunnel des virus». Les visiteurs se retrouvent alors face à des agrandissements couleurs de virus, de bactéries, de parasites, et tous ces agents infectieux invisibles à l'œil nu. Et pour mieux vous mettre dans l'ambiance, on y entend des gens tousser, crachoter, éternuer... On peut même s'y faire asperger, façon postillons, de temps en temps. «Un des vrais atouts de cette exposition, c'est qu'elle parle de la viralité sans faire peur», explique la commissaire.

Mais comme il faut quand même combattre ces vecteurs de maladies, l'exposition fait le point sur les vaccins (qui nous protègent mais protègent aussi les autres), les antibiotiques (qui sont sans effet contre la grippe) et le lavage de mains (dont la technique est détaillée pour les enfants, mais aussi pour les adultes). Une installation explique également l'importance des modèles mathématiques pour prévoir et contrôler ces transmissions.

Outre les maladies, se transmettent également les émotions, la culture et les connaissances. La contagion peut être alors positive, bénéfique.

Comme certaines personnes y sont plus sensibles que d'autres, un petit questionnaire permet aux visiteurs d'évaluer son niveau d'empathie. Certains se verront définis comme un «roc impénétrable», d'autres comme une «véritable éponge», voire comme un «caméléon sentimental».

Placé devant un grand écran, le visiteur va également pouvoir tester son pouvoir de contamination. Plus il applaudit, plus les personnes sur l'écran applaudissent. Plus il danse avec entrain, plus les danseurs virtuels le rejoignent sur la piste de danse. «C'est juste du jeu, précise Alisson Boiffard. Mais ça pose la question de la responsabilité quand on est dans un groupe».

Qu'elle soit biologique, émotionnelle ou sociale, la contagion n'est pas le fruit du hasard. Trois éléments sont nécessaires: un agent pathogène (virus, émotions), le réseau de propagation (amis, réseaux sociaux) et le contact approprié (le toucher, les insectes, le crachat, etc.). «S'il manque l'un de ces facteurs la contagion ne se fait pas», explique encore Alisson Boiffard.

Le visiteur est enfin invité à réfléchir sur un monde sans contamination. Certes, l'immunité biologique est un atout, mais qu'en est-il de l'immunité dans d'autres domaines? Que devient l'enfant s'il n'est pas exposé à la «contagion» d'une langue? Que devient-on si notre entourage ne nous contamine plus avec ses livres et ses idées? «Si on ne partage pas, il y a immunité, mais la culture s'arrête», note Alisson Boiffard.

Pour terminer la visite, on pourra observer, au microscope, le plus important agent de propagation (que l'on ne dévoilera pas) ou monter sur une balance pour connaître le poids des bactéries, virus, et champignons hébergés par chacun. «C'est très bien de transporter pleins de bactéries et c'est encore mieux si elles sont très variées», conclut la commissaire.

Exposition Viral. Du microbe au fou rire, tout s'attrape, du 18 octobre 2016 au 27 août 2017, au Palais de la découverte, Avenue Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris, 01 56 43 20 20.

Du microbe à la culture, laissez-vous contaminer au Palais de la Découverte

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