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Ligue des champions : la « méthode écologique » de Leonardo Jardim à Monaco

L’entraîneur portugais de l’AS Monaco, qui reçoit mardi Tottenham en Ligue des champions, raconte sa méthode, inspirée de l’oeuvre d’Edgar Morin.

Par  (La Turbie (Alpes-Maritime), envoyé spécial)

Publié le 17 novembre 2016 à 17h45, modifié le 22 novembre 2016 à 17h47

Temps de Lecture 12 min.

Leonardo Jardim, entraîneur de l’AS Monaco, sur le belvédère de la Tête de chien qui surplombe Monaco et son stade, le 10 novembre.

Leonardo Jardim n’a pas le vertige. « J’ai une bonne ­assurance, fanfaronne l’entraîneur de l’AS Monaco (ASM), au bord du vide. Je viens souvent ici. » Agile tel un cabri sur la roche glissante, le Portugais a invité le photographe du Monde à le suivre jusqu’au belvédère dit de la « Tête de chien », promontoire qui surplombe la Principauté et offre une vue plongeante sur la Méditerranée. A 550 mètres d’altitude, le technicien de 42 ans prend la pose avant de reculer dangereusement vers le gouffre. « Cuidado Mister, faites attention, ­n’allez pas plus loin », le supplie, apeuré, Pierre-Joseph Gadeau, l’attaché de presse historique du club. Mais Jardim n’en a cure et scrute stoïquement l’horizon. « Grâce à moi, tu vas gagner le concours de la meilleure photo de l’année, lance-t-il, ­goguenard, au photographe. N’oublie pas de prendre le stade en dessous. »

Suivez Monaco-Tottenham en direct à partir de 20h45

Depuis la Tête de chien, le quadragénaire jette un regard fasciné vers la ­pelouse du stade Louis-II, minuscule ­tache verte figée sur la côte. C’est dans « leur » jardin que Jardim et ses joueurs ­recevront, mardi 22 novembre, les Londoniens de Tottenham lors de l’avant-dernière journée de la phase de poules de ­Ligue des champions. Invaincue et en tête d’un groupe très serré, la formation du Rocher arracherait sa qualification pour les huitièmes de finale de l’épreuve en cas de victoire contre les Spurs, qu’elle avait domptés (2-1), mi-septembre, à Wembley. En tout état de cause, l’ASM ne devra pas trébucher avant son déplacement sur le terrain des Allemands du Bayer Leverkusen, le 7 décembre.

Cible du « Petit journal » de Canal+

Depuis son arrivée sur le Rocher, en juin 2014, Jardim a refait de Monaco une bastide difficilement prenable sur la carte du foot européen. Le leitmotiv du Lusitanien est d’ailleurs d’installer dans la durée son équipe sur l’échiquier continental. « Nous sortons de deux grandes saisons avec à la clé une troisième place en championnat, rappelle-t-il en pesant chaque mot. On est arrivé en quarts de finale de ­Ligue des champions [élimination par la Juventus Turin en avril 2015] dès ma première saison ici. On a réussi à monter une nouvelle équipe avec de nombreux jeunes. Les choses marchent bien. »

Tombeur du Paris-Saint-Germain (3-1) de l’entraîneur espagnol Unai Emery, le 28 août, lors de la 3e journée de Ligue 1, ­Jardim est même devenu, au fil des mois, la vitrine du projet mis en place par le milliardaire russe, Dmitri Rybolovlev, le très discret propriétaire de l’ASM depuis ­décembre 2011. Respecté par ses pairs, le coach monégasque dispose actuellement de la meilleure attaque de Ligue 1 (déjà 36 buts) et d’un effectif qui compte une dizaine de « jeunes issus du centre de formation ». « Ici, on travaille sur trois ­niveaux : avec les joueurs de l’académie, qu’il faut protéger tout en continuant à les faire progresser ; avec les jeunes venus d’ailleurs ; et avec les joueurs expérimentés, qui sont là pour jouer et, plus, pour progresser », détaille le technicien, dont la formation est 2e de Ligue 1 – à trois points du surprenant leader niçois, et à égalité avec le PSG –, avant son déplacement à Lorient, vendredi 18 novembre, pour la 13journée.

L’essor de l’attaquant Kylian Mbappé, plus jeune buteur de l’histoire de l’ASM (à 17 ans et deux mois), et l’arrivée en équipe de France de l’arrière Djibril Sidibé (24 ans) et du milieu Thomas Lemar (21 ans) viennent d’ailleurs confirmer la spirale vertueuse impulsée par Jardim. Qu’il semble loin le temps où le coach monégasque était moqué pour sa frilosité tactique, son faciès de Droopy taciturne, ses cheveux coupés à ras et sa maîtrise imparfaite du français. Loin de bénéficier d’un état de grâce à son arrivée sur le ­Rocher, il était à l’époque devenu la cible principale du « Petit Journal » de Canal+.

Entraîner, « une vocation »

Leonardo Jardim le 17 octobre.

Régulièrement, l’équipe de Yann Barthès se délectait de ses fautes de prononciation et de son accent à couper au ­couteau. Lui se réjouirait presque des ­déboires actuels de l’émission satirique, orpheline de son créateur et présentateur historique, recruté cet été par le Groupe TF1. « Avant, les gens m’en parlaient, donc je regardais le Petit Journal. Plus maintenant », pouffe l’entraîneur, qui ne se sert désormais de son interprète que pour « avoir des précisions sur certaines expressions ».

Aujourd’hui, Jardim parle un français quasiment impeccable. Il a le cuir tanné et n’est pas pris de vertige lorsqu’il revient sur son parcours atypique. Successeur de l’Italien Claudio Ranieri, débarqué au printemps 2014 en dépit d’un bilan plus qu’honorable, le coach portugais s’est ­endurci depuis qu’il a pris les rênes de l’ASM. Inconnu du public français à son arrivée, le technicien de 39 ans vient alors de qualifier le Sporting Lisbonne pour la Ligue des champions après une expérience contrastée à l’Olympiakos Le Pirée (2012-2013), en Grèce, « un pays de foot où il y a treize journaux sportifs qui parlent à 90 % de ballon rond ». Né au Venezuela de parents originaires de l’île portugaise de Madère, Jardim a, dès l’adolescence, voulu entraîner. « C’est une vocation, on peut le dire. J’ai fait des études en éducation physique à l’université de Madère. Cela m’a aidé à arriver au niveau où je suis aujourd’hui. J’ai maintenant quinze ans d’expérience derrière moi comme entraîneur principal. »

« Au Portugal, la compétence ne dépend pas de ton cursus, de ton âge, de ta nationalité, du fait que tu aies été un grand joueur ou fait des études à l’université »

C’est en 2001 que Jardim entame sa carrière de « head coach », un anglicisme qu’il utilise avec des trémolos dans la voix. Il a 27 ans et prend les commandes de Camacha, club de Madère qui évolue en troisième division portugaise. Grâce à ses ­piges réussies à Beira-Mar (2009-2011), qu’il promeut parmi l’élite, et Braga (2011-2012), l’apprenti se taille une belle réputation à l’échelle nationale. A l’instar de l’icône José Mourinho avant lui, ou de l’« ingénieur » Fernando Santos – lui aussi diplômé de l’enseignement supérieur et sacré avec le Portugal après sa victoire (1-0 après prolongation) contre les Bleus en finale de l’Euro 2016 –, Jardim n’a ­jamais été un joueur de haut niveau. ­« Depuis vingt-cinq ans, avec Mourinho, ou Carlos Queiroz [ex-adjoint d’Alex Ferguson à Manchester United, ancien coach du Real Madrid et actuel sélectionneur de l’Iran], les choses ont un peu changé au ­niveau des entraîneurs au Portugal : les gens donnent de l’importance à la compétence. La compétence ne dépend pas de ton cursus, de ton âge, de ta nationalité, du fait que tu aies été un grand joueur ou fait des études à l’université », insiste-t-il.

Attaché au principe de « bonne gestion du groupe », Jardim choisit, en 2014, de répondre favorablement aux appels du pied des dirigeants russes de l’ASM afin « d’engranger de l’expérience, d’avoir un meilleur contrat de travail et de progresser, notamment sur le plan financier [en 2015, il percevait 120 000 euros mensuels, ­selon L’Equipe». Bras droit de Rybolovlev et véritable patron exécutif du club, ­Vadim Vasilyev est alors conseillé par le Portugais Luis Campos, directeur technique du club, proche de Mourinho et de son influent agent, Jorge Mendes. En 2013, ce dernier est parvenu à « caser » sur le ­Rocher plusieurs de ses poulains – dont les stars colombiennes Radamel Falcao et James Rodriguez –, achetés pour 130 millions d’euros.

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Or, un an plus tard, la nomination de Jardim coïncide avec un changement de cap lancé par la direction de l’ASM. Ce tournant de la rigueur (« redimensionnement du projet », selon les mots descadres du club) se traduit par la vente de James Rodriguez au Real Madrid pour un montant avoisinant 90 millions d’euros et le prêt (avec une option d’achat de 55 millions d’euros) de Falcao – revenu cette saison dans la Principauté – à Manchester United. Désireux d’éponger un déficit de 100 millions d’euros enregistré au terme de l’exercice 2013-2014, Rybolovlev est dans le viseur de l’UEFA dans le cadre du « fair-play financier », en vertu duquel l’instance européenne peut sanctionner les formations engagées dans les compétitions continentales si elles dépensent plus qu’elles ne gagnent. C’est la fin de la folie des grandeurs sur le Rocher.

La victoire contre Arsenal, un tournant

A son corps défendant, Jardim le novice incarne cette période de vaches maigres, contraint, dans un premier temps, de ­batailler dans la deuxième partie du ­tableau de Ligue 1. « J’ai connu un début difficile. Car les gens disaient que Monaco allait devenir aussi grand que Paris, et ­ensuite des joueurs comme Falcao et ­Rodriguez partent… Il s’agissait alors d’un nouveau projet, avec de la consistance. Il fallait faire progresser les jeunes mais aussi gagner en même temps et pas rester 10e au classement. C’est plus difficile que de recruter des joueurs pour gagner », confie l’entraîneur, dans une allusion à peine voilée à la stratégie onéreuse du PSG. Le quadruple champion de France en titre bénéficie de l’inépuisable manne financière du ­Qatar : l’enveloppe budgétaire du club de la capitale est estimée, cette saison, à plus de 500 millions d’euros, contre 160 millions pour celle de l’ASM.

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Figure de proue d’un projet encore ­illisible pour les observateurs, Jardim ­connaît son premier fait de gloire à l’Emirates Stadium, le 25 février 2015, lors de la victoire (3-1) de ses joueurs contre les Londoniens d’Arsenal, en huitièmes de ­finale aller de Ligue des champions. Au match retour, l’ASM s’incline (2-0) sur sa pelouse mais valide son billet pour les quarts. En conférence de presse, le coach portugais perce l’armure, déplorant le « manque de respect » du manageur ­français des Gunners, Arsène Wenger, à l’égard de son équipe. « C’était un ­moment important pour Monaco qui vendait beaucoup de joueurs et en lançait beaucoup, se souvient-il, ému. C’est une grande victoire contre une grosse équipe européenne. Et ce, au-delà d’Arsenal, que j’avais déjà battu avec l’Olympiakos. Ce succès a permis de valoriser notre travail. »

Au sortir d’une première saison satisfaisante, Jardim le faiseur de miracles voit de nouveau partir ses joueurs-clés. A l’été 2015, l’attaquant Anthony Martial, 19 ans, est transféré à Manchester United pour 50 millions d’euros. Malgré cette nouvelle saignée, le technicien maintient l’ASM sur le podium de la Ligue 1 et est confirmé par ses dirigeants, qui font le « choix de la stabilité et de la continuité ». Cette saison, le départ canon des Rouge et Blanc pousse d’ailleurs de nombreux observateurs à se pencher sur les dessous de la « méthode Jardim ». « C’est ma méthode, sourit l’intéressé. Elle n’est pas meilleure que les autres mais c’est la mienne. Cela fait dix-neuf ans que je la construis tranquillement, en faisant beaucoup de bêtises, de changements. C’est la méthode avec laquelle je suis à l’aise. Elle ne passe pas seulement par les exercices. C’est tout un tas de choses, cela va de l’échauffement à après l’entraînement. »

« Tu peux tuer tout le système de ton équipe avec trop de travail physique. C’est la même chose si tu veux changer le biotype d’un joueur de qualité, rapide et technique, en le rendant plus fort et musclé. C’est comme si tu voulais changer le PH d’une rivière »

« La méthodologie écologique » de Jardim est axée sur la « mise en situation » et repose sur une « approche globale » du football. « En natation, le plus important, c’est le physique pour gagner en rapidité. Au foot, le plus important, c’est d’avoir une équipe, où tout le monde donne son meilleur, s’entraide et va dans le même sens, développe l’entraîneur. La condition physique, ce n’est pas le plus important. Le plus important, c’est jouer. Jamais Maradona ou Messi ne vont gagner le 100 mètres ou le marathon. Tu peux tuer tout le système de ton équipe avec trop de travail physique. C’est la même chose si tu veux changer le biotype d’un joueur de qualité, rapide et technique, en le rendant plus fort et musclé. C’est comme si tu voulais changer le PH [potentiel hydrogène] d’une rivière. Tu peux tuer tout l’écosystème : les poissons peuvent sortir, les ­algues peuvent mourir. »

Au centre d’entraînement de La Turbie, Jardim module le travail de ses joueurs en fonction de leur positionnement sur le terrain. « Un défenseur central n’a besoin d’être rapide que sur 10, 15 mètres par exemple… Notre objectif, c’est que l’équipe soit régulière sur toute une saison en ­restant sur un plateau de forme, explique-t-il. Certains disent : “C’est plus important d’arriver à un bon niveau de forme en janvier et en février.” Mais si tu es éliminé de la Ligue des champions et restes à 20 points du premier en championnat, pourquoi veux-tu arriver en forme en février ? Les choses sont déjà finies. »

A la Turbie, le centre d’entraînement de l’ASM, le 10 novembre.

Au quotidien, Jardim est épaulé par un staff technique qui collabore avec lui ­depuis de nombreuses années. A l’instar de son bras droit et compatriote, Nelson Caldeira, cette armée lui est entièrement dévouée. Bardés de GPS, ses adjoints ­décortiquent constamment les données, dissèquent les performances, mesurent l’intensité des séances. « Moi, je fais un peu de tout : je peux entraîner, faire passer les messages, je peux être l’ami qui soutient à certains moments et un peu le père à d’autres moments. Mes joueurs ont mis un peu de temps pour se faire à ma méthode mais ils en profitent bien maintenant. Ils comprennent que ça les aide à travailler leurs spécificités selon leur poste. »

En interne, le Portugais est dépeint comme un coach pointilleux et soucieux de « faire passer des messages », à froid, lors des conférences de presse de lendemain de match. Particulièrement disert lorsqu’il parle de son métier, Jardim a toutefois peu l’occasion de croiser son expérience avec celle de ses homologues du championnat de France :

« J’échange avec certains confrères comme Christophe Galtier [AS Saint-Etienne], mais tu ne peux pas beaucoup parler après les matchs ».

La saison dernière, le Lusitanien était le seul entraîneur étranger à évoluer en Ligue 1 après le limogeage, en avril, du technicien espagnol Michel, qui multipliait les déconvenues avec l’Olympique de Marseille. « J’étais seul, j’avais ­davantage de pression. Je préfère cette ­année car on est quatre entraîneurs étrangers [avec l’Espagnol Unai Emery au PSG, le Suisse Lucien Favre à Nice, et le Franco-Uruguayen Pablo Correa à Nancy]. Maintenant, je suis tranquille », glousse-t-il.

Sous contrat avec l’ASM jusqu’en 2019, Jardim ne s’offusque guère de ne jamais avoir reçu le trophée du meilleur entraîneur de Ligue 1. « Mon objectif, ce n’est pas la reconnaissance, grimace-t-il. Entre avoir plus de publicité et travailler dans différents pays, je choisis la seconde option. ­J’espère que le foot m’apportera encore ça dans le futur, que je travaillerai un jour au Brésil, en Chine, en Inde. Mon truc, c’est de connaître différentes cultures, philosophies de vie. »

« Edgar Morin m’a aidé à regarder la complexité des choses »

Grand lecteur, doté d’une curiosité sans bornes, Jardim voue d’ailleurs une passion particulière au philosophe et sociologue français Edgar Morin, 95 ans. « C’est une personne qui, je crois, pense un peu comme moi… Ou plutôt c’est moi qui pense comme lui, se reprend l’entraîneur, qui a commencé à lire l’œuvre de l’intellectuel à l’université de Madère. Edgar Morin m’a aidé à construire ma méthodologie de travail dite écologique, à me pencher sur l’idée du global. Au foot, tout le monde a vite ­besoin d’une justification. Il faut trouver une solution très rapidement, dire que le changement n’a pas été bon, que l’équipe manquait de vitesse, de physique, etc. Edgar Morin m’a aidé à regarder la complexité des choses. » Désireux d’avoir « une vision ample de son métier », Jardim se documente constamment sur son volet « médical », sur « la gestion ­commerciale », sur « le rapport à la pression et aux médias ».

Domicilié dans la Principauté avec sa femme, psychologue de profession, l’entraîneur portugais espère remporter, cette saison, son premier titre avec l’ASM et ainsi étoffer un palmarès encore gracile (un titre de champion de deuxième division portugaise remporté avec Beira-Mar en 2010). Jusqu’où peut aller l’escouade de Jardim ? « C’est difficile de fixer des limites à une équipe », répond le coach, volontairement elliptique. Lui a placé la barre très haut, comme insensible au vertige.

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