Un seul exode africain aurait peuplé le monde
Les Maasaï sont un peuple africain indigène semi-nomade
Photo : Getty Images / Chris Minihane
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Nos ancêtres ont-ils quitté leur berceau africain en une seule grande vague migratoire, il y a 80 000 ans? Ou ont-ils migré en plusieurs vagues, soit une première, il y a 120 000 ans, vers le Sud-Est asiatique et l'Australie, et une seconde, plus tard, vers l'Eurasie continentale?
Telles sont les deux théories qui s'opposent dans le monde scientifique, à l'heure actuelle.
Des études publiées mercredi dans la revue britannique Nature ajoutent du poids à la première hypothèse, soit qu'une seule vague de migrants venus d'Afrique, il y a environ 80 000 ans, serait à l'origine de la grande majorité des populations actuelles.
Nature a ainsi présenté trois analyses génétiques qui se sont intéressées plus particulièrement à l'ADN de 787 individus.
Une seule et même origine
Le généticien David Reich était à la tête de l'équipe de la Harvard Medical School qui a étudié le génome de 300 personnes appartenant à 142 populations différentes, dispersées dans le monde.
« Nous montrons que les Autochtones australiens et néo-guinéens sont originaires de la même migration que les autres non-Africains du globe », précise cette étude.
L'équipe menée par Eske Willerslev, de l'Université de Copenhague, arrive à une conclusion similaire.
Cette étude de 83 aborigènes australiens et 25 habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée démontre que toutes les populations seraient issues d'une même vague de migrants qui auraient quitté l'Afrique il y a environ 72 000 ans.
Les recherches du généticien danois suggèrent que les migrants se seraient séparés après avoir quitté l'Afrique. Ces migrants auraient simultanément poursuivi deux routes différentes : une en Asie australe, une autre en Eurasie.
Des migrations antérieures
La troisième étude apporte toutefois un bémol.
Enrichissant les génomes déjà séquencés avec 379 autres d'origine européenne, Luca Pagani et ses collègues du Biocentre estonien notent qu'au moins 2 % du matériel génétique des habitants de la Nouvelle-Guinée serait issu d'une population qui aurait quitté l'Afrique il y a 120 000 ans, soit 40 000 ans plus tôt que celles qui ont peuplé l'Eurasie.
Toutefois, selon Serena Tucci et Joshua Akey, de l'Université de Washington à Seattle, les premiers voyageurs d'il y a 120 000 ans ont génétiquement peu contribué aux populations contemporaines. Les études de Willerslev et Reich concluant à une seule grande migration resteraient donc valides, malgré l'existence de migrations antérieures.
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Avec les informations de Agence France-Presse