Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse improvisée de Donald Trump

Pendant près d’une heure et demie, le républicain a défendu avec virulence son début de mandat agité et s’est lancé dans de longues tirades contre les médias.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 16 février 2017 à 22h02, modifié le 17 février 2017 à 08h48

Temps de Lecture 4 min.

Donald Trump, lors de sa conférence de presse à la Maison Blanche, le 16 février.

L’événement n’était pas prévu… et il a pris un ton aussi inédit que décousu. Le président des Etats-Unis, Donald Trump, qui doit faire face à un début de mandat compliqué, a tenu, jeudi 16 février, une conférence de presse à la Maison Blanche. Pendant près d’une heure et demie, il a défendu avec virulence les premières semaines de son administration et s’est lancé dans de longues attaques contre les médias. « Je suis ici une nouvelle fois pour faire passer mon message directement au peuple » américain, a-t-il fait valoir.

  • Nomination d’un nouveau secrétaire au travail

Donald Trump a profité de l’occasion pour annoncer la nomination d’Alexander Acosta au poste de secrétaire au travail. Ce choix intervient au lendemain du retrait de son précédent candidat, Andrew Puzder. Le patron de la chaîne de restauration rapide CKE a jeté l’éponge, mercredi, face à la quasi-certitude qu’il n’obtiendrait pas la confirmation du Sénat.

Actuellement doyen de la faculté de droit du Florida International University College à Miami, M. Acosta est considéré par ses pairs comme un homme pondéré et prudent dans ses prises de position. Il préside aussi le Conseil d’administration d’US Century Bank. S’il est confirmé par les élus de la chambre haute, il sera le premier Hispanique de l’administration Trump.

  • « Un niveau de malhonnêteté hors de contrôle » des médias

Au cours de son point presse, le chef d’Etat américain s’est lancé dans une violente diatribe contre les médias d’information traditionnels qu’il accuse d’être « le parti de l’opposition » et de propager de « fausses informations ». A plusieurs reprises, il a interrompu les journalistes lui posant des questions, avant de critiquer le New York Times, la BBC ou encore CNN, l’une de ses cibles favorites.

« La presse est devenue si malhonnête que, si nous n’en parlons pas, cela dessert énormément le peuple américain. Le niveau de malhonnêteté [des médias] est hors de contrôle. »

Il a en outre assuré que « beaucoup de journalistes de [son] pays ne diront pas la vérité ». Il a poursuivi en estimant que les organes de presse des grandes villes – « Washington, New York et Los Angeles »« ne parlent pas pour le peuple mais pour les intérêts particuliers et pour ceux qui profitent d’un système cassé de manière très, très évidente ».

  • Sur la Russie : « de fausses informations fabriquées pour compenser la défaite des démocrates »

M. Trump a formellement démenti les informations sur des contacts répétés pendant la campagne entre son équipe et le renseignement russe : « Vous pouvez dire ce que vous voulez sur la Russie, ce sont de fausses informations fabriquées pour compenser la défaite des démocrates, et la presse joue le jeu. » Il a précisé avoir rencontré certains de ses proches « qui seraient prétendument impliqués dans tout ça » : « Ils ne savent rien. »

Evoquant son conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, qui a démissionné lundi pour avoir évoqué les sanctions contre Moscou dans des discussions avec l’ambassadeur à Washington, fin décembre, le magnat de l’immobilier a assuré que l’intéressé « faisait juste son travail ».

« La seule chose, c’est qu’il ne l’a pas dit convenablement à notre vice-président et qu’ensuite il ne s’en est pas souvenu. »

Quant à son ex-directeur de campagne, Paul Manafort, qui avait démissionné onze semaines avant le scrutin du 8 novembre après des révélations selon lesquelles il aurait été payé par le gouvernement ukrainien prorusse de Viktor Ianoukovitch : il « représentait » Kiev – non la Russie –, mais « tout le monde le savait ».

« Quant à moi, je ne possède rien en Russie. Je n’ai pas de prêts en Russie. Je n’ai aucun accord en Russie. Je n’ai rien à voir avec la Russie », a-t-il insisté.

  • Des « fuites criminelles » qui vont cesser avec la nouvelle équipe en place

Le milliardaire a d’autre part demandé au ministère de la justice de se pencher sur « les fuites criminelles » qui ont conduit à la démission de M. Flynn. « Les fuites sont réelles, mais les informations sont fausses », a martelé M. Trump. Et de lancer :

« [Elles] sont le fait d’employés des agences [de renseignement] et je pense que vous verrez que cela va cesser parce que maintenant notre équipe est en place. »

Il s’est également plaint de fuites concernant ses appels avec les dirigeants du Mexique et de l’Australie sur des appareils sécurisés.

  • Une administration « bien réglée » qui a hérité d’une « situation chaotique »

« J’ai hérité d’une situation chaotique » aux Etats-Unis comme à l’étranger, s’est justifié M. Trump, balayant les accusations de désordre au sein de son administration qu’il décrit « comme une machine bien réglée ». Le locataire de la Maison Blanche a dressé un bilan accablant du double mandat de son prédécesseur, Barack Obama. « C’est la pagaille », a-t-il déclaré au cours d’une longue tirade, citant les emplois qui « fuient [le] pays », à « Mexico et ailleurs » et le « désastre » au Moyen-Orient.

  • Décret anti-immigration et Obamacare au programme

M. Trump est également revenu sur son décret anti-immigration du 27 janvier, actuellement bloqué par des magistrats fédéraux. Plutôt que de contester la suspension de la première mouture, il a annoncé pour la semaine prochaine un second texte « très complet, pour protéger le pays ». Le ministère de la justice a par ailleurs demandé à la cour d’appel de San Francisco l’abandon de la procédure en cours.

Enfin, la réforme de la loi sur l’assurance-santé, à laquelle M. Obama a donné son nom, doit être présentée dans la première quinzaine de mars. « Nous nous occupons de l’Obamacare. Nous en sommes aux derniers stades. Nous la présenterons donc début ou mi-mars », a-t-il déclaré. L’abrogation de l’Affordable Care Act, réforme phare du démocrate, était l’un des principaux arguments de la campagne du républicain.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.