Strasbourg - Vote du Parlement européen mercredi sur l’accord CETA Canada-UE Manifestations attendues
« CETA », pour « Comprehensive economic and trade agreement ». En français : « Accord économique et commercial global ». Signé en octobre dernier par Justin Trudeau, Premier ministre canadien, et Donald Tusk, président du conseil européen, il doit maintenant être ratifié par les parlements nationaux des 28 pays membres de l’Union européenne, ainsi que par le Parlement canadien.
Des cars de manifestants venant de toute l’Europe ?
Au préalable, cet accord commercial doit être voté par le Parlement européen, à Strasbourg, ce mercredi. Il comprend, comme tous les traités de libre-échange, des suppressions de droits de douane, mais aussi des exceptions de protection. Il a suscité des oppositions fortes, qui continuent à ce jour. Les opposants craignent des conséquences négatives sur l’emploi, sur l’environnement, sur la qualité de l’alimentation. Des parlements et gouvernements régionaux ont exprimé des craintes fortes – on se souvient de la fronde menée par Philippe Magnette, ministre-président de Wallonie en Belgique.
Les manifestants qui ont prévu de se retrouver à Strasbourg ce mercredi pourraient venir de tous les pays d’Europe pour exprimer leur désaccord avec ce traité. Plusieurs cars devraient converger vers Strasbourg et un cortège, dont le parcours n’est pas encore arrêté, devrait partir de la place Kléber vers 10 h 30 pour rallier le Parlement européen une heure plus tard. À midi, avant le vote du CETA par les eurodéputés, les manifestants se rassembleront devant le parlement.
Syndicalistes, militants altermondialistes (ATTAC), représentants de la gauche, écologistes, mais aussi, à l’autre bord de l’échiquier politique, souverainistes de droite et d’extrême droite s’insurgent contre « l’opacité » qui a présidé à la genèse de l’accord. Combien seront-ils à battre le pavé strasbourgeois ? Difficile à dire. Des syndicalistes alsaciens s’inquiètent de voir arriver des milliers de manifestants sans que la ville de Strasbourg s’y soit préparée, au moins en termes logistiques. Des sources policières évoquent un cortège de « 400 à 800 personnes ». Sur internet, plusieurs sites engagés évoquent « des centaines de personnes » qui convergeraient vers Strasbourg.
Le risque que des éléments radicaux, type « black blocks », fassent irruption dans la capitale alsacienne semble faible.
On sait aussi qu’un meeting est programmé à 14 h, toujours à Strasbourg, avec des députés et syndicalistes opposés au CETA. Parmi eux, l’eurodéputé (et candidat à la présidence de la République) Jean-Luc Mélenchon, qui tiendra un meeting à 19 h au Palais de la Musique et des Congrès (PMC) de Strasbourg.
Sur trois jours, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi, le collectif « Stop CETA » organise une mobilisation contre le traité, avec un débat citoyen ce soir et une soirée festive demain soir (*).
Après le vote de mercredi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, sera présent à Strasbourg ce jeudi 16 février. Il est invité par le président du Parlement européen, Antonio Tajani, à s’exprimer devant les eurodéputés. Justin Trudeau prendra ensuite la route de l’Allemagne, où il doit rencontrer la chancelière Angela Merkel à Berlin.
(*) Débat citoyen ce soir à 18 h 30 à l’hôtel de ville de Strasbourg – Soirée festive demain soir à partir de 19 h au Molodoï, 19 rue du Ban-de-la-Roche à Strasbourg