Val-d'Oise : deux ans de prison pour avoir tabassé le chef de la police municipale de Persan

Le 10 juillet dernier, Hervé Coudrel, le chef de la police municipale de Persan (Val-d'Oise), avait été passé à tabac par un jeune qui avait également blessé le maire. 

 Pontoise, ce mercredi 8 mars 2017. Hervé Coudrel, chef de la police municipale de Persan, avec son avocat, Me Christian Gallon, au palais de justice de Pontoise.
Pontoise, ce mercredi 8 mars 2017. Hervé Coudrel, chef de la police municipale de Persan, avec son avocat, Me Christian Gallon, au palais de justice de Pontoise. LP/Fr.N.

    «Si le maire n'avait pas été là pour me protéger, je ne sais pas ce qui me serait arrivé. C'était un massacre.» Le 10 juillet dernier, Hervé Coudrel, le chef de la police municipale de Persan (Val-d'Oise), avait été passé à tabac par un jeune qui avait également blessé le maire, Alain Kasse, qui l'accompagnait. Rhabbi M., 20 ans, a été condamné ce mercredi matin à deux ans de prison ferme et placé sous mandat de dépôt.

    Les faits remontent à la nuit de la finale de l'Euro de foot, le 10 juillet dernier. La retransmission du match dans la salle Marcel-Cachin se déroule sans incident, mais des violences éclatent ensuite, notamment dans le quartier du Village. Le maire décide d'y patrouiller avec son chef de la police municipale. Vers minuit, alors que leur véhicule arrive à un rond-point, un jeune jette sur le pare-brise un fauteuil, brisant la vitre.

    «J'ai été alors attaqué par-derrière, frappé à la tête»

    «C'était extrêmement violent», confie Hervé Coudrel qui, à la barre du tribunal, fait le récit de l'agression. «Il est ensuite revenu sur le côté pour reprendre son fauteuil. Il savait pertinemment à qui il avait affaire. Cela fait 20 ans que je suis à Persan. On me connaît assez bien. Je suis sorti du véhicule, il m'a chargé à nouveau avec le fauteuil. Je l'ai repoussé avec mon bâton. Il est parti.»

    Le patron de la police municipale regagne son véhicule : «J'ai été alors attaqué par-derrière, frappé à la tête. Je suis tombé. Je suis resté inconscient une dizaine de minutes. Quand j'ai repris conscience, les pompiers étaient autour de moi.»

    Alors qu'il était au sol, le jeune l'a frappé à coups de pied, en particulier au visage. Le maire de Persan, absent à l'audience, s'allongeant alors sur la victime pour tenter de la protéger. Le jeune, lui, a pris ensuite la fuite et quitté Persan. Alain Kasse a été blessé légèrement à la main droite. Une blessure qui lui a occasionné un jour d'incapacité. Pour Hervé Coudrel, le diagnostic est sévère : hospitalisé, il présente de multiples ecchymoses au visage, au thorax, dans le dos et à un coude, et souffre d'un traumatisme à un genou. Au final, il s'est vu prescrire dix jours d'incapacité par l'UMJ (Unité médico-judiciaire) et 51 jours d'arrêt de travail.

    «Le prévenu voulait se faire un flic»

    «Ce n'est pas moi !» Rhabbi, 20 ans, réaffirme devant le tribunal qu'il n'est pas l'auteur des violences. Pourtant, les deux victimes l'ont formellement reconnu sur les photos présentées par les enquêteurs de la gendarmerie, et en confrontation. «C'est bien lui», réaffirme Hervé Coudrel à l'audience. «Quel intérêt auraient-ils à mentir ? Ils n'ont aucune hésitation», demande au prévenu le président, Jean-Marie Charpier. Rhaabbi, retrouvé dans une cellule d'Osny où il purgeait deux peines de 8 et 3 mois ferme pour violences et recel, maintient qu'il n'y est pour rien.

    «M. Coudrel est connu, il était en uniforme. Le prévenu voulait se faire un flic. Il n'y a pas d'autre mot», a plaidé Me Gallon, l'avocat des victimes, partie civile. «Soit c'est gratuit et monstrueux. Soit c'est parce qu'il s'agissait du policier municipal et du maire, et qu'ils n'avaient rien à faire dans le quartier. C'est alors extrêmement grave», a estimé la procureur, qui a requis 8 mois ferme. L'avocat du prévenu avait ensuite plaidé la relaxe en dénonçant «un faisceau d'indices fragiles», mettant en cause la reconnaissance sur photo.