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Police-Justice

Attaque à Orly: "Les personnels d'aéroport de Paris ne sont pas préparés face à la menace"

L'intervention des pompiers et du RAID à l'aéroport d'Orly, le samedi 18 mars 2017.

L'intervention des pompiers et du RAID à l'aéroport d'Orly, le samedi 18 mars 2017. - AFP

Un homme connu des services de police et de renseignements a attaqué, samedi matin des militaires de l'opération Sentinelle à l'aéroport d'Orly, avant d'être abattu. Pendant plusieurs heures, les passagers et personnels de l'aéroport sont restés dans la panique et la confusion.

Le trafic aérien a été fortement perturbé, samedi dans le ciel parisien, après l'attaque d'une patrouille de l'opération Sentinelle à Orly, qui a conduit les autorités à fermer momentanément les deux terminaux de l'aéroport. 

Avions cloués au sol, personnel et voyageurs évacués, programme de vols chamboulé... Dans le deuxième aéroport parisien, la journée a été compliquée, tant pour les responsables de l'Aviation civile que pour les passagers.

"Des mesures de sécurité impossibles à mettre en place"

Moins de 24 heures après l'attaque, la sécurité dans les aéroports pose question. Pierre Martinet, ancien cadre de la DGSE, explique sur RMC:

"Avant de passer les contrôles de sécurité, on peut se promener avec ce qu’on veut dans un aéroport: un bidon d’essence, une valise remplie d’explosifs comme à Bruxelles… Si on voulait vraiment sécuriser un aéroport, il faudrait mettre des SAS de contrôles en amont. Aujourd’hui, si on devait appliquer à la lettre les mesures de sécurité qui correspondent au niveau de la menace, ce serait impossible à mettre en place, car cela générerait des retards, des files d’attente, des complications. Il faudrait énormément de monde pour appliquer ces contrôles". 

La fermeture des deux terminaux, intervenue vers 8h50, soit une vingtaine de minutes après l'attaque, a par ailleurs obligé les autorités aéroportuaires à confiner près de 1.500 personnes, pendant plusieurs heures, à bord de leurs avions présents sur le tarmac au moment des faits.

"On n'est pas préparés"

Au total, 13 avions ont été concernés par cette mesure de confinement. Cette situation a entraîné une certaine confusion dans les aéroports parisiens, notamment à Orly, où près de 3.000 personnes ont été évacuées du terminal Sud, où d'énormes embouteillages se sont formés. Pour Christelle Martin, déléguée Force Ouvrière des personnels d'aéroport de Paris, ces derniers ne sont pas suffisamment préparés à la menace terroriste:

"Que ce soit le personnel de sûreté, le personnel de sécurité incendie ou le personnel en charge de l’accueil et de l’information, on n’est pas préparés. Notre position n’a pas changé depuis les attentats de Charlie Hebdo, on revendique des formations, des procédures. Si on est entraînés, si ça arrive, il n’y aura pas de mouvements de panique. Il ne faut surtout pas que le personnel panique, parce que les passagers vont eux aussi paniquer. C’est ce qui s’est d’ailleurs passé à Orly. Nous devons savoir ce qu’on attend de nous: où on rassemble les passagers? Où est-ce qu’on les évacue? Or, on ne sait pas ce qu’on doit faire", indique-t-elle sur RMC.

Après plusieurs heures d'interruption, Aéroports de Paris a annoncé la reprise du trafic, vers 13 heures à Orly-Ouest, puis 15 heures pour Orly-Sud.

Alexandra Milhat avec Thomas Chupin et AFP