L’eau est issue d’un milieu naturel vivant. Au gré de ses voyages, l’eau se charge en divers éléments en fonction des milieux qu’elle traverse. Elle peut également être contaminée par certaines pollutions naturelles ou issues de l’activité humaine. Ces eaux brutes, captées dans les nappes ou les sources, contiennent parfois une forte concentration de micro-organismes. Puisque l’eau qui est proposée au robinet sert, majoritairement, à boire et préparer à manger, il est indispensable de neutraliser tous virus et bactéries pathogènes pour rendre l’eau potable et sans danger pour notre santé. La désinfection doit garantir à l’eau une qualité sanitaire irréprochable. Et, grâce à un large champ d’actions, le chlore permet d’être particulièrement efficace à la protection de l’eau contre les contaminants depuis l’usine de production d’eau potable jusqu’à sa distribution à chacun de nos robinets.

Du sel de table à l’eau de javel, le chlore est présent en abondance dans notre quotidien. C’est un élément chimique qui peut se révéler toxique mais qui présente également une grande utilité pour l’eau et son nettoyage. Voyons de quoi se compose le chlore et comment il est utilisé dans le traitement de l’eau ?

Composition chimique et propriété

Le chlore est produit à partir des chlorures par oxydation et par électrolyse. Il appartient à la famille des halogènes (avec le fluor, le brome et l’iode). Dans des conditions ordinaires de température et de pression, le chlore se présente sous forme de la molécule de dichlore CI2, c’est un gaz diatomique extrêmement toxique de couleur jaune-vert qui dégage une forte odeur suffocante et très désagréable.
L’élément chlore est présent dans l’eau de mer sous forme d’ion chlorure.
Dans la croûte terrestre il se présente sous forme de sels (chlorure de sodium).
Et dans l’atmosphère, il se présente sous forme de chlorure d’hydrogène (provenant d’éruptions volcaniques) et de chlorure de méthyle (provenant d’algues marines).
Comme l’oxygène, le chlore présente la propriété d’être un comburant, c’est-à-dire une substance (à l’état liquide, gazeux ou solide), qui associée à un combustible, permet grâce à un apport d’énergie, d’initier une réaction de combustion.

L’utilisation du chlore dans la vie courante

Le chlore est présent dans de nombreux produits et applications :

• Le dérivé le plus important du chlore est le chlorure de sodium NaCI (sel de table) qui représente près de 2 % de la masse des océans.
• C’est l’un des composants de l’eau de javel, où il sert de biocide, il est notamment utilisé pour le traitement de l’eau de piscine.
• De par ses propriétés décolorantes, le chlore joue également un rôle de blanchissement dans le traitement industriel du papier.
• De nombreux produits tels que les antiseptiques, les peintures, les médicaments, les insecticides et les textiles en contiennent.

L’utilisation du chlore dans le traitement de l’eau

La chloration est utilisée pour le traitement de l’eau des réseaux publics d’eau potable.
C’est la dernière étape du traitement de l’eau avant sa distribution dans les habitations en vue de sa consommation. Elle consiste à introduire un produit chloré dans l’eau afin de détruire les bactéries, les germes vivants et les matières organiques. Le caractère rémanent de l’effet du chlore permettra d’assurer cette sécurité microbiologique jusqu’au robinet du consommateur.

97,8% de la population a été alimentée par de l’eau respectant en permanence les limites de qualité fixées par la réglementation pour les paramètres microbiologiques.
Bilan ARS : Synthèse 2017

La réglementation des eaux de distribution en France répond à des normes drastiques, tout particulièrement en matière de microbiologie. Afin de garantir une eau saine aux consommateurs et plus spécifiquement aux populations les plus sensibles, telles que les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées, les pouvoirs publics souhaitent que la teneur en « chlore libre résiduel » soit limitée à 0,1 mg/litre. Pour vous faire une idée plus précise, cela revient à dire que l’on utilise une goutte de chlore pour le contenu d’environ 5 baignoires (1 000 litres).

De nombreuses études épidémiologiques, effectuées notamment aux États-Unis et au Canada, ont cherchées à déterminer les effets du chlore sur notre santé. Il en résulte, en conclusion générale, que l’action de désinfecter avec des produits chlorés n’a pas d’incidence néfaste sur notre santé. En revanche, il est énoncé que certains sous-produits de la chloration (SPC), résultats de l’interaction entre le chlore et certaines matières présentes dans l’eau, peuvent jouer un rôle dans la survenance du cancer de la vessie et du colon. Il est cependant à noter que les investigateurs restent eux-mêmes prudents quant à l’interprétation de ces conclusions. De nouvelles études de grandes envergures doivent venir évaluer cette incidence.

En conclusion, ces liens mal établis ne permettent pas de remettre en question l’importance majeure de la désinfection par le chlore pour assurer aux consommateurs une eau saine et sans risque bactériologique.

L’eau acheminée jusque dans nos habitations peut parfois être qualifiée, par les consommateurs, comme ayant un « goût de javel ». Cela est dû au chlore qui se lie aux matières organiques pour les éliminer. De cette réaction naissent ce que l’on nomme les sous-produits de la chloration (SPC) qui participent à ce goût que l’on peut retrouver de temps à autre. Pour éviter ce désagrément, il suffit d’un geste simple : remplir une carafe d’eau et la placer, couverte, dans le bas du réfrigérateur. Au bout d’une heure, le goût aura été éliminé !