Pink Floyd, Paul McCartney, Police, Queen... Quand l'histoire du rock s'écrivait dans les Alpes-Maritimes

Quarante ans avant le film Bohemian rhapsody, le groupe anglais mythique enregistrait au studio Super Bear. Pink Floyd, Paul McCartney, Police ou Elton John y ont aussi écrit l'histoire du rock.

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Christophe Cirone Publié le 16/12/2018 à 17:32, mis à jour le 16/12/2018 à 17:38
John Deacon, Roger Taylor, Freddie Mercury et Brian May: le quatuor culte a remercié avec cette photo dédicacée Mado Zabiska, habitante de Berre-les-Alpes, qui les a assistés en 1978. Photo DR

Un amas de feuilles mortes couleur automne recouvre le jardin. Alain Legras, 69 ans, foule ce tapis rougeoyant à la poursuite de ses souvenirs et du glorieux passé de sa villa Saint-Benoît, à Berre-les-Alpes.

Queen, Pink Floyd, Paul McCartney et Ringo Starr, Police, Elton John, Kate Bush... Ces icônes du rock et de la pop ont jadis enregistré ici, sur les hauteurs de la vallée du Paillon.

Elles y ont écrit des pages clés de l'histoire de la musique du XXe siècle. Des pages pourtant méconnues.

Naguère, cette villa hébergeait le studio Super Bear. Un calembour à l'anglaise, qui joue sur les sonorités de Berre, ancien village médiéval offrant des panormas spectaculaires.

"C'était un petit village où les artistes pouvaient trouver la tranquillité, tout en étant proches de Nice et de Monaco", explique Alain Legras. Voilà ce qui a conduit une bande de jeunes Anglais talentueux et ambitieux, emmenée par Damon Metrebian, à y aménager un studio d'enregistrement dernier cri.

"Pas la grosse tête"

L'histoire s'écrira de 1978 à 1986. Elle sera aussi belle que brève. Le temps de mettre en boîte tout ou partie de plusieurs albums majeurs: le chef d'œuvre The wall de Pink Floyd, 21 at 33 d'Elton John, ou encore Jazz de Queen.

Un groupe de légende revenu au-devant de la scène avec le film Bohemian Rhapsody. Sorti fin octobre, le biopic consacré à Freddie Mercury s'est imposé comme le plus rentable de l'histoire (600 millions de dollars), et sa chanson-titre est devenue la plus écoutée du XXe siècle sur Internet (1,6 milliard d'écoutes en streaming).

Vingt-sept ans après la mort de son chanteur emblématique, le mythe Queen est plus vivant que jamais. Et mérite de mettre en lumière l'épisode Super Bear.

Flash-back. 1978. Mado Zabiska n'a alors que 19 ans. Cette habitante de Berre-les-Alpes est recrutée comme femme de ménage de Freddie Mercury, Roger Taylor et Brian May, le temps de leur séjour.

"Une super expérience, confie-t-elle. Un chauffeur venait récupérer les musiciens pour les amener au studio. Ils étaient hyper gentils avec moi. Je parlais très mal anglais, mais on arrivait toujours à se comprendre ! C'était des gens extraordinaires, sympas, respectueux. Pas la grosse tête."

En 1978, Freddie et sa bande sont pourtant déjà des stars. We are the champions et Bohemian rhapsody sont des hits internationaux. Ils vont en ramener trois autres du Paillon: Fat bottomed girls, Bicycle race et Don't stop me now.

La jaquette de leur 6e album indique que Jazz a été enregistré à Montreux (Suisse) et à Nice. Mais c'est bien à Berre-les-Alpes que l'on voit Queen poser, tour à tour, en pantalon pattes d'eph ou en slip dans la piscine de la villa, sur de savoureuses photos exhumées par la page Facebook de Super Bear.

Détruit, mais éternel

Mado a eu "la chance de connaître ce groupe, qui [l]'a fasciné." Alain Legras se souvient "les avoir rencontrés", avoir "bu des coups avec ces artistes très gentils. Ils aimaient bien discuter, faire la fête."

Et d'ajouter, sourire en coin: "Si ces murs pouvaient parler, ils en diraient plus que moi..."

Quelques bribes de souvenirs. Une pochette historique de Jazz. Des lieux habités par les fantômes du rock. Voilà ce qu'Alain Legras a conservé de cette glorieuse époque.

En 1986, un feu de forêt a détruit le studio Super Bear. Ce restaurateur l'a racheté et reconstruit en 1989, lui offrant plusieurs vies.

"Il ne restait que des ruines". Mais l'âme créatrice des lieux, elle, a laissé d'éternels vestiges du rock à des générations de mélomanes.

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Nice-Matin

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