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Emmanuel Macron au «Soir»: «L’Europe n’est pas un supermarché!»

Syrie, immigration, Europe : Emmanuel Macron accorde au « Soir » sa première interview comme président français.

De notre correspondante - Temps de lecture: 3 min

L ’Europe, ce n’est pas un supermarché, c’est un destin commun. » A la veille du sommet européen de Bruxelles, Emmanuel Macron a accordé une interview exclusive au Soir (la première depuis son élection) ainsi qu’à sept autres quotidiens internationaux (Le Figaro, The Guardian, El Pais, Suddeutsche Zeitung, Corriere della Serra, Le Temps et la Gazeta Wyborcza). Un entretien, accordé notamment à notre envoyée permanente à Paris Joëlle Meskens, très éloigné de la politique française et assumé comme tel alors que le nouveau pouvoir procède pourtant à un important remaniement ministériel pour combler le départ des ministres issus du Modem.

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Au cours d’un entretien d’une heure et demie mardi dans les jardins de l’Elysée, le président Français a aussi évoqué les grands sujets internationaux. En Syrie, la France est prête à frapper seule s’il s’avérait que la ligne rouge de l’utilisation des armes chimiques était franchie. Mais Emmanuel Macron ne fait plus du départ de Bachar el-Assad un « préalable à tout ». Le président français tend par ailleurs la main au président américain pour revenir dans l’Accord de Paris sur le climat.

L’entretien complet : Syrie, immigration, populismes… le nouvel homme fort en France évoque tous les sujets

Le président Français avertit : « La force de quelques-uns ne peut pas se nourrir longtemps de la faiblesse des autres. L’Allemagne s’est réformée il y a une quinzaine d’années mais elle est d’autant plus forte aujourd’hui que les autres sont faibles et ce n’est plus durable ». Le locataire de l’Elysée plaide pour une Europe qui protège. Et prévient : l’Europe devra être solidaire sous peine de sanctions.

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Le leadership dans l’UE ne se décrète pas, admet-il. Mais il veut conduire les réformes en France pour renforcer l’influence de son pays. « La France n’est pas un pays qui se réforme, c’est un pays qui se transforme, un pays de révolution. Aussi longtemps qu’il est possible de ne pas réformer, les Français ne le font pas. Là, ils ont vu qu’ils étaient au bord du précipice et ils ont réagi. »

D’où proviennent les instabilités mondiales, comme la montée de démocraties « illibérales » et des extrêmes en Europe ?

Elles n’ont pas une cause unique. Elles sont issues pour partie des inégalités profondes engendrées par l’ordre mondial, et du terrorisme islamiste. À ces déséquilibres s’ajoute celui du climat. Ceux qui pensent que la lutte contre le climat est une lubie de bobos se trompent profondément. La question première n’est donc pas de savoir s’il y a ou non un leadership français, de savoir si nous bombons le torse plus fort que les autres. Elle est d’abord de savoir comment défendre notre bien commun à tous, c’est-à-dire la liberté et la démocratie, la capacité des individus et de nos sociétés à être autonomes, à rester libres, à assurer la justice sociale et à préserver notre planète à travers le climat. Sans ces biens communs, il n’y a pas d’avenir souhaitable ni durable. Notre défi est de savoir comment nous allons gagner cette bataille dont l’Europe, j’en suis convaincu, porte la responsabilité. Pourquoi ? Parce que la démocratie est née sur ce continent. Les États-Unis d’Amérique aiment autant que nous la liberté. Mais ils n’ont pas notre goût pour la justice. (…)

L’entretien complet : sur l’Europe, Emmanuel Macron balaye avec nous tous les sujets forts

 

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