Première édition du concours Chopin sur instruments d’époque

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Première édition du concours Chopin sur instruments d’époque

Présentation à Varsovie d'un piano restauré ayant appartenu à Chopin
Présentation à Varsovie d'un piano restauré ayant appartenu à Chopin
© Maxppp - Jacek Turczyk

Le premier concours international Chopin sur pianos d’époque se tient du 2 au 14 septembre 2018 à Varsovie, en Pologne. Rencontre avec les deux candidats français.

Trente concertistes du monde entier se sont rendus à Varsovie, pour participer à l’édition 2018 du concours international de piano Frédéric Chopin. Pour se départager, tous sont invités à interpréter cinq morceaux, dont trois du compositeur. 

La compétition est organisée par l’Institut polonais Frédéric Chopin et pour la première fois, les candidats jouent uniquement sur des pianos datant de l’époque du compositeur, disparu en 1849. Six instruments ont été prêtés par des collectionneurs ou des conservatoires, ce qui représente  un nouveau défi pour certains, comme Antoine de Grolée, pianiste de 34 ans, qui n’a jamais joué sur piano d’époque : « Ça m’a fait une grande émotion, l’univers qui se dégage de ces pianos, et le fait que ce soit sur ces pianos que les compositeurs jouaient et composaient. Jouer sur un piano que Chopin aurait pu connaître c’est incroyablement émouvant. On essaie de se rapprocher d’une forme de vérité, de s’approcher de quelque chose qui est juste, qui est beau. »

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Ce qu'il retient également, c'est que la technique est différente que sur piano moderne : « Il faut être un petit peu plus proche du clavier, être à fleur de touche si on peut dire. C’est plus léger qu’un piano moderne. Il faut palper le clavier, le pétrir d’une façon différente et ça ce sera utile sur piano moderne aussi, c’est incroyablement enrichissant. »

Se rapprocher du « Chopin intime »

Cette année, il y a deux participants français. Benjamin d’Anfray, 30 ans a l’habitude de jouer sur ces instruments d’époque. Et pour lui, le concours permet de leur offrir de la visibilité  : «Ce sont des instruments qui sont vraiment uniques en leur genre, chacun a son histoire, ils n’ont pas vieilli de la même manière, ils n’ont pas été restaurés de la même manière non plus. C’est aussi un défi à chaque fois, pour arriver à les faire sonner en fonction de ce qu’ils ont à nous proposer. » 

Ces pianos permettent également de retrouver au plus juste l’interprétation du compositeur, « disons qu’on se rapproche du Chopin intime, du Chopin peut-être plus réaliste », déclare Claire Chevalier. Membre du jury et spécialiste du piano d’époque elle explique que, pendant longtemps, l’œuvre de Chopin a été utilisée plutôt comme un acte de « bravoure, pour démontrer sa virtuosité ».  Elle ajoute : « Ce que l’on découvre avec ces instruments c’est qu’il y a des raffinements, des subtilités au niveau des sonorités qui correspondent quand très bien à ce que l’on peut lire dans ses lettres ou dans les descriptions que l’on a fait de lui. Ces instruments-là permettent ces contrastes tout en étant élégant. » 

Fany Boucaud

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