La justice valide la subvention municipale du cinéma Le Studio à Grasse, voici ce que ça implique

Attaqué en 2017 par le groupe d’opposition L’Alternative, le versement exceptionnel de 120.000 euros voté en conseil municipal à Grasse a, pourtant, été confirmé. Mais le cinéma Le Studio change, néanmoins, de statut...

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P. F. Publié le 20/09/2019 à 12:00, mis à jour le 20/09/2019 à 12:00
Le cinéma rentre un peu plus dans le giron municipal et devient un service public administratif. Photo Clément Tiberghien

C’est désormais officiel: le cinéma Le Studio n’est plus géré sous forme de SPIC (service public industriel et commercial) en régie - comme c’était le cas depuis 2013 - et devient un SPA (service public administratif).

Pas très clair tout ça, non? Pour sortir du jargon statutaire, cette décision - rendue par le tribunal administratif de Nice le 5 juillet - signifie que la structure du Jeu-de-Ballon correspond davantage à la gestion administrative souhaitée par la majorité municipale et son maire, Jérôme Viaud.

Ou, comme l’exprime l’élue d’opposition Myriam Lazreug avec ses propres termes, "qu’il peut désormais être déficitaire et que ce déficit peut être comblé, chaque année, par une subvention, donc avec l’argent des Grassois".

On rembobine: lors de la séance municipale du 28 mars 2017 (1), une subvention exceptionnelle de 120.000 euros était votée, pour accompagner Le Studio, en difficulté. Motifs: la programmation "intimiste" [avec les labels "Art et Essai" et "Jeune public"] ou encore les tarifs très bas imposés par le développement des dispositifs d’éducation.

Lazreug, Viaud et le stationnement...

"Mais le statut SPIC implique une interdiction de subventions pour combler le déficit. Le cinéma doit vivre de ses recettes", indique l’élue, en rappelant les arguments avancés par son groupe de l’époque, l’Alternative, pour contester la délibération.

"Avec le déclin du centre historique, fortement accentué par la politique de stationnement voulue par le maire - jusqu’à 5 euros les 2 heures et 30.000 PV par an - le cinéma a vu ses comptes basculer dans le rouge" poursuit-elle.

En effet, le cinéma connaît, depuis 2015, une baisse de fréquentation (19.706 entrées en 2015, 17.206 en 2018) et, par ricochet, des recettes (résultat d’exploitation 2018 déficitaire de 661 euros).

Dans la foulée, Myriam Lazreug et Stéphane Cassarini avaient saisi le tribunal administratif, jugeant la délibération et la subvention illégales. Celui-ci n’a, donc, pas statuer sur "cette illégalité".

Et a, on l’a dit, requalifié la structure en service public administratif. "Pour la justice, dans la mesure où le cinéma est placé sous l’autorité directe du maire et que la commune y affecte des agents municipaux, dont certains sont fonctionnaires, comme la directrice, le cinéma doit relever dans son intégralité du droit public. Face au bilan financier catastrophique, le magistrat a jugé qu’il ne peut vivre de ses recettes."

Elle conclut, goguenarde: "Le plus cocasse est le courrier adressé par la défense de M. Viaud au tribunal : il explique qu’une des raisons du déficit chronique est l’absence de stationnement gratuit..."

Pour rappel, s’il devrait demeurer une salle à vocation culturelle, Le Studio ne sera, a priori, plus un cinéma lors de l’arrivée du projet de Zac Martelly. Reste à savoir quand...

"On assume nos choix"

Contactée, la Ville de Grasse a répondu aux propos de Myriam Lazreug et Stéphane Cassarini.

Rappelant que "le tribunal administratif a rejeté leur requête", elle poursuit: "Ne leur en déplaise, nous assumons nos choix. Notre cinéma est un service public culturel de proximité qui propose aux administrés ce que nombre d’entre eux ne pourraient pas s’offrir sans la solidarité communale."

"Outre la programmation grand public, nous sommes fiers des labels "Art et Essai" et "Jeune public". À ce titre, Le Studio fournit une programmation spécifique d’éducation à l’image à destination des écoliers, des collégiens, des lycéens et de leurs enseignants…. Et reçoit des subventions indispensables pour maintenir des tarifs attractifs, sans lesquels les enfants de Grasse ne pourraient bénéficier de la programmation faite pour eux (120 séances et 4 300 jeunes concernés par an pour les dispositifs "École au cinéma", "Collège au cinéma" et "lycée au cinéma" avec un billet à 2,50€)."

"Comme les musées, bibliothèques, le service Ville d’Art et d’Histoire, le Conservatoire… Le Studio est par définition "déficitaire" puisque le service rendu à la population n’est pas "remboursé" par les administrés/clients."

"C’est à cela que sert l’argent public indispensable également pour l’entretien de la voirie (aucune recette) ou celui de la sécurité des Grassois assurée par la police municipale (aucune recette)… Remettre en cause ce fonctionnement, c’est nier le rôle même du service public."

qu'en dites-vous?

Par ailleurs et en opposition à l’installation prévue dans le projet Martelly, le binôme Cassarini-Lazreug propose la construction, en 2 ans, d’un cinéma à St-Jacques ou St-Antoine.

Et vous, où préféreriez-vous voir apparaître un nouveau complexe? Centre-ville ou quartiers?

Donnez-nous votre avis par mail à l'adresse grasse@nicematin.fr sous l’intitulé "Cinéma à Grasse".

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