Estrosi, Muselier, Ciotti... A qui profite la candidature d'Olivier Bettati à Menton?

Un élu au positionnement atypique, capable de fédérer d’une certaine "gauche" à une droite certaine: il a déjà étrenné le concept à Nice en 2014 avec sa liste contre Estrosi…

Article réservé aux abonnés
Stéphanie Gasiglia sgasiglia@nicematin.fr Publié le 16/10/2019 à 08:00, mis à jour le 16/10/2019 à 08:00
©PHOTOPQR/NICE MATIN/Dylan Meiffret ; MENTON, le 15/10/2019, Olivier BETTATI, qui annonce sa candidature à la mairie de Menton. Photo Dylan Meiffret

Presque du Macron avant Macron. Mais, cette fois, il y aura un zeste de Rassemblement national en plus. Et des étoiles loin d’être contraires dans un contexte d’essoufflement du maire sortant Les Républicains, Jean-Claude Guibal.

Le tout au sein d’une Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) qui fait face à une vorace Métropole Nice-Côte d’Azur et à une solide Communauté d’agglomération Sophia Antipolis…

Bettati a tout à gagner à se lancer à Menton! Mais, il est loin d’être le seul… Qui va profiter du (semi) parachutage mentonnais du Niçois ? Tout le monde. À l’exception de Guibal, qui n’a, d’ailleurs, pas souhaité réagir.

Un soutien déguisé de Muselier et d’Estrosi?

Sur la plus haute marche du podium, Christian Estrosi qui se débarrasse d’un élément perturbateur pour l’élection des 15 et 22 mars. Bettati candidat à Nice en solo: c’était à coup sûr des voix en moins pour le maire sortant.

Les deux hommes, qui ont longtemps cheminé ensemble au RPR et à l’UMP, sont en délicatesse depuis 2013. En très gros froid depuis 2014. Et en guerre depuis 2015: à l’élection régionale où Bettati avait pactisé avec la frontiste Marion Maréchal-Le Pen face à Estrosi. Mais depuis cet été, ils ont repris contact. Une rencontre s’est tenue, en secret, à la rentrée. "À la demande de Bettati", selon des sources proches de Christian Estrosi. "Sur l’insistance de proches d’Estrosi", selon des sources du camp adversaire.

Estrosi cherchait-il à s’assurer que son ex-ami lui fiche la paix à Nice? Bettati voulait-il obtenir une paix des braves à Menton, si ce n’est un soutien franc et assumé? Assurément, un peu des deux.

Déjà, les premiers signes de "réchauffement" : le Républicain Renaud Muselier, s’est fendu d’une "réaction" spontanée. "Chacun sait que je ne partage pas les engagements récents d’Olivier Bettati. (...) Toutefois, par-delà les considérations politiques, des liens d’amitié nous lient depuis trente ans et je n’oublie pas que nous avons, fut un temps, partagé de nombreux combats communs au sein du RPR", écrit le président de la Région Sud. Un soutien déguisé? "Ce n’est pas la lecture que nous en faisons", ose l’entourage du maire de Nice. Ça y ressemble pourtant.

D’autant que même Estrosi adoucit un tantinet son discours: "Olivier Bettati est dans mon opposition depuis plus de six ans et nous continuerons d’être opposés tant qu’il fera partie de l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. Des choix d’autant plus regrettables que nous avions, par le passé, mené des combats communs fondés sur les valeurs gaullistes qui l’avaient conduit à ne pas démériter lorsqu’il était conseiller général et adjoint UMP dans ma majorité."

Seulement cette (petite) mise en garde: "Les maires de la Métropole ont toujours veillé à ne pas faire d’ingérence sur les territoires voisins mais sont toujours à l’écoute des élus qui souhaitent dialoguer à condition qu’ils s’inscrivent dans une démarche républicaine."

Soutien ou pas, ce sont, en tout cas, deux poids lourds LR qui n’ont pas un seul mot pour Jean-Claude Guibal, le sortant pourtant du même parti!

Et Éric Ciotti ?

L’autre gagnant de cet alunissage mentonnais, pourrait être Éric Ciotti. Si le député pouvait trouver un intérêt à s’associer à Nice avec Bettati dont il est proche - s’il se présente à l’élection municipale - il y gagnera peut-être davantage à long terme si celui-ci l’emporte dans la Cité des citrons.

Ciotti, qui dispose déjà de soutiens costauds à l’ouest du département, assurerait ses arrières à l’est. Notamment si le redécoupage de sa première circonscription l’amenait à y faire campagne lors des prochaines législatives. Éric Ciotti aurait également une assurance plus ferme de la résistance de la Carf face à une Métropole tentée de s’élargir pour peser encore plus face au conseil départemental.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.