La vidéo, très violente, avait indigné les réseaux sociaux. On y voyait, lors de la manifestation parisienne de samedi, un homme discutant tranquillement avec deux autres manifestants, recevoir un tir de grenade lacrymogène en plein visage. La scène s’est déroulée à 15h40, place d’Italie, où a eu lieu la plus grosse partie de la manif parisienne de samedi. En dépit de deux passages dans les hôpitaux parisiens ce week-end, l’homme de 41 ans, surnommé Manu, ne savait pas jusqu’à lundi soir s’il allait conserver la vue.
⚠️ Image très violente !!! Blessure à l'oeil un commentaire @CCastaner @prefpolice #PlaceItalie #16Novembre #Acte53 #Paris #GiletsJaunes #Manu #1AnDeColère Mais on imagine que #IGPN va pas réussir a identifier le tireur et ce sera classé sans suite ... pic.twitter.com/HGuJjwydzS
— Altra Énervé #OnOublieraPas #SoigneEtTaisToi (@AltraMale) November 17, 2019
Contactée ce mardi matin par CheckNews, sa compagne, Séverine, qui était présente avec lui place d'Italie, indique que Manu a finalement perdu l'usage de son œil. «Son globe oculaire était coupé de part et d'autre à cause de la violence de l'impact. Et par la suite, il perdra sûrement aussi l'œil», dit-elle.
Intérimaire dans l'automobile, Manu, habitué des manifs de gilets jaunes depuis un an, était venu manifester à Paris avec sa compagne depuis Valenciennes (Nord) dont il est originaire. «On veut vivre de nos salaires, et on se bat aussi pour nos enfants. On en a quatre chacun», expliquait Séverine à CheckNews, lundi.
Contactée par Libération, la préfecture de police de Paris a indiqué que le préfet Lallement allait saisir l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) «à la demande du ministère de l'Intérieur». Lundi, en fin de journée, la justice a elle aussi saisi la police des polices : le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «violence par personne dépositaire de l'autorité publique avec armes ayant entraîné une interruption temporaire de travail de plus de huit jours».
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