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Le Parisien: Aulnay rêve en Blues

20 janvier, 2010 à 13:21 | Posté par

Voici un extrait d'un article du Parisien du 20/01/10:

AULNAY, NOVEMBRE 2008. Au premier plan : John Primer, Billy Branch et Lurrie Bell. En arrière-plan : Billy Flynn et Felton Crews sur la scène du festival Aulnay All Blues. Tous ont tous participé à l’album « Chicago Blues : a Living History ». En haut à gauche : la jacquette du CD. En bas : Mohamed Beldjoud responsable de la culture à la mairie et ancien directeur de la structure. (DR. ET G.B.)

L’album de blues coproduit par Aulnay est nominé aux Grammy Awards, décernés le 31 janvier à Los Angeles. La ville veut profiter de cette nouvelle notoriété.

Gwenael Bourdon | 20.01.2010, 07h00

« And the Grammy goes to… »* La phrase résonnera au Stapples Center de Los Angeles, le 31 janvier, à l’heure où les Aulnaysiens avalent leur petit déjeuner. Et leur ville deviendra peut-être la première au monde à recevoir un Grammy Award, équivalent américain des Victoires de la musique. Ou plus exactement à le recevoir par ricochet pour l’album « Chicago Blues : a Living History » — dont l’idée est née lors du festival de blues d’Aulnay en novembre 2008 — co-produit avec la maison de production Raisin’Music.

Nominé dans la catégorie meilleur album de blues traditionnel, ce double CD a d’ores et déjà jeté un joli coup de projecteur sur la ville et sa vie culturelle.

Sans attendre le résultat de la prestigieuse cérémonie — où se rendra une délégation aulnaysienne —, les journalistes affluent au Théâtre Jacques-Prévert et au Cap, lieu de musiques actuelles, qui ont accueilli tous les deux les concerts d’Aulnay All Blues. Et la ville de Chicago projette déjà de jumeler son prestigieux festival de blues à son petit frère de Seine-Saint-Denis. « Vous vous rendez compte, c’est énorme pour un festival qui n’a que deux ans d’existence! » s’enthousiasme Christophe Ubelmann, directeur du Théâtre Jacques-Prévert, qui a accueilli une partie des concerts d’Aulnay All Blues.

Dans le quartier de la Rose-des-Vents, Le Cap espère profiter de cette soudaine célébrité. Ce lieu dédié aux musiques actuelles affiche déjà une cinquantaine de concerts par an, pour environ 10000 spectateurs. Sa programmation attire bien au-delà des frontières de la ville. Mais il pâtit toujours des préjugés.

« On sent déjà une certaine fierté parmi les habitants »

« Un concert a été déprogrammé du Théâtre Prévert pour Le Cap, se souvient Mohamed Beldjoudi, responsable de la culture à la mairie et ancien directeur de la structure. Plusieurs centaines de spectateurs ont demandé le remboursement de leurs places. La localisation et l’absence de parkings rebutent parfois le public… Le Cap a besoin de coups d’éclat comme celui-ci. » « On sent déjà une certaine fierté parmi les habitants », confie Stéphane Moquet. Le nouveau directeur de la structure espère que l’événement poussera les plus timides à venir assister aux concerts ou participer aux nombreux ateliers musicaux.

La musique a en tout cas balayé les images de voitures en feu. « A l’époque des émeutes, on comparaît Aulnay au Chicago des quartiers sud, ceux des gangsters et d’Al Capone. Aujourd’hui, le lien entre les deux villes est celui du blues », constate Mohamed Beldjoudi.

* « Et le Grammy est décerné à… »

Lire l'article original sur le site du Parisien.

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