"Il est insupportable que dans notre pays, un groupement forme des personnes à la lutte armée, pour toute éventualité terroriste contestataire qui pourrait se présenter." C'est par ces mots que le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a annoncé, lundi 23 janvier, la dissolution d'un groupuscule islamiste, Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la fierté").
Fondé en 2010, Forsane Alizza anime un site Internet sur lequel il diffuse régulièrement des vidéos. Le dernier message est titré "Recrutement Forsane Alizza". "Notre organisation prend de l'ampleur et nous avons besoin de main d'œuvre fissabililah ["Sur le chemin d'Allah"]. Nous recherchons toutes sortes de compétences mais surtout des soldats !, peut-on lire. Donc si vous appréciez les sports de combat et êtes capables d'intervenir rapidement lorsque l'on vous sollicitera alors votre profil nous correspond."
Contacté par l'AFP au téléphone, un porte-parole de Forsane Alizza, Mohammed Achamlane, a immédiatement réfuté toute dimension armée, jugeant que les propos du ministre relevaient de "la pure calomnie" et "de la diffamation".
ACTIONS
Selon des sources policières, ses militants sont une poignée. Mohammed Achamlane, qui se fait appeler Abou Hamza, en revendique "plusieurs centaines". Ses membres ont fait parler d'eux à plusieurs reprises. En juillet 2010, visages dissimulés, ils avaient exhorté les passants à ne plus aller au McDonald's, accusant l'enseigne de restauration rapide d'être au service d'Israël. Cette action avait valu en septembre une peine de prison avec sursis à Mohammed Achamlane, reconnu coupable d'avoir relayé la scène dans des vidéos sur le net.
Il avait également été condamné pour avoir appelé à brûler le code pénal dont "pas une ligne ne protège les musulmans". Il n'avait pas assisté à l'audience, la quittant avant le début aux cris d'"Allah Akbar". Il y a quelques mois, ils avaient prétendu avoir brûlé un exemplaire du code pénal à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour protester contre la loi sur le voile intégral.
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