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Quand la technique devient contre-productive

Savez-vous que la vitesse moyenne d'une voiture est de 6km/h? C'est-à-dire que si on calcule le temps passé à rouler dans la voiture, mais aussi à travailler pour l'acheter, payer l'assurance et les frais, les contraventions, le temps perdu dans les embouteillages, l'attente aux feux, le temps passé à entretenir la voiture, à la garer, etc. Et si on divise la distance parcourue par tout ce temps, on obtient une vitesse moyenne de 6 km/h, soit la vitesse d'un piéton.

C'est ce que nous explique Etienne Verne avec beaucoup d'aplomb. Je n'ai pas envie de vérifer son calcul. Mais, en revanche, ce qui m'intéresse dans son propos, ce sont les idées. Des idées puisées chez Ivan Illich.

Une de ces idées, c'est celle de la contre-productivité des institutions ou de la technique. Quand les institutions, les systèmes deviennent trop grands, ils deviennent contre-productifs. Si vous faites rouler peu de voitures, ça va! Mais si tout le monde a une voiture, naissent les embouteillage et, bientôt, la pollution.

Illich s'est intéressé à la médecine et à l'école, qu'il jugeait contre-productives, notamment à cause de leur fonctionnement bureaucratique. Et on peut se demander si les idées d'Ivan Illich ne peuvent pas s'appliquer aux médias. Ils sont devenus une institution extrêmement puissante, et ils ne remplissent plus leur fonction initiale.

Commentaires

  • Ivan Illich s'est aussi penché sur la vie des institutions. Selon lui, toute institution a tendance, avec le temps, à fonctionner pour son propre profit, pour sa survie en négligeant ses motivations fondatrices.

    On peut certainement trouver dans notre société des exemples illustrant cette thèse de façon plus ou moins pertinente: églises, loges ou sectes, associations, partis politiques, etc ...

    Mais dans les médias ?

  • @Rukin,

    Tu fais bien de poser la question. Mais je l'ai plus ou moins posée: j'attendais que ce soit toi qui réponde!

    Je vais y réfléchir...

  • « Selon lui, toute institution a tendance, avec le temps, à fonctionner pour son propre profit, pour sa survie en négligeant ses motivations fondatrices. »

    J’adhère totalement à cette vision.

    Je pense que cela s’applique également dans les médias. La grande question du moment c’est : « Que faire pour que les médias traditionnels survivent ? ». Optimiser les ventes ? La distribution ? Le coût de production de l’information ? Bloquer les nouveaux médias ?

    On est loin de : Pourquoi les médias traditionnels doivent-ils survivre ? Qu’apportent-t-ils ? Sont-ils toujours aussi pertinents ?

  • Bonjour Eric. 6km/heure. Mais c'est épouvantable ! Merci de me donner raison. Sans vraiment chercher à l'être, je suis en précurseur : à 58 ans, je n'ai toujours pas le permis. 6km/heure ! Mais c'est ma moyenne quand je fais de la marche. Un peu moins maintenant.
    Tout ça pour ça !

  • @Zigazou,

    Oui, les médias jouent l'autodéfense, parfois le corporatisme. En tant qu'institutions, ils sont cohérents.

    @lediazec,

    Bonne marche!

  • 1)les médias jouent l'autodéfense, certes, mais n'ayant pas été créés (du moins pour la presse quot dite de qualité) pour générer du profit, ils ont beau embaucher des directeurs financiers venus de l'industrie, ils ne savent pas faire. Ces méthodes ne sont pas applicables.
    2)il y a qque chose d'affectif entre un lecteur et son journal. Je devrais dire, il y avait...ils ont laissé passer ce coche là.
    3)la presse correspondait à un besoin, ce besoin n'existe plus. L'information est ailleurs.

  • Comme si les Institutions avaient une existence en elles mêmes, je veux dire comme si les Institutions n'étaient pas l'œuvre des Hommes ! La question de la contre productivité des Institutions ne vient elle pas uniquement du mauvais usage qu'à la longue leurs créateurs en font ? N'est ce pas de ce côté là qu'il faut chercher des progrès à faire si on est encore optimistes ?
    Par ailleurs, y a t-il une Institution médiatique comme il y a une Institution financière (AMF par exemple) ou une Institution juridique ? Radio France ou France Télé sont des entreprises. Le CSA ? Et qu'est ce ce que la contre productivité médiatique ?

  • @Martine,

    Je vois ce que tu veux dire pour le 1) (certains journaux de référence ont fait mieux qu'embaucher des financiers: écrire pour eux, en adoptant une ligne éditoriale ultra libérale!)

    2) oui, c'est la force de la marque. Il faut la cultiver: c'est l'ADN du journal. Si on change de ligne éditoriale, ça craint _voir le 1)

    3) Si tu le dis!


    @Didier,

    Peut-être que les médias ne sont pas une institution et peut-être que les thèses d'Illich (que je connais peu) ne sont pas applicables aux médias. A voir!

  • Une voiture (pas chère) qu'on garde 6ans * 30.000 km/an = 180.000 km
    Voiture: 10.000 €
    6ans * 1.600 € assurance + entretien + autre = 10.000 €
    180.000 km à du 5,5l au 100 et 1€ le l = 10.000 €

    1.520€ net / 152h de travail = 10€/h
    Donc 3.000 h à tt payer

    180.000 km à du 60km/h = 3000h

    Parcourir 180.000 km en 6.000h = 30 km/h

    Conclusion, 6km/h est allarmiste, mais on passe autant de temps à rouler en voiture qu'a la payer

  • @Seynaeve,

    Ton calcul est minimal. Mais, en gros, il correspond à la réalité. La voiture va au rythme du vélo (ou du piéton si on inclut tous les temps perdus: il y a aussi le temps perdu à chercher une place de parking ou les embouteillages).

    Ton calcul est valable pour une voiture qui roule sur des grandes distances. En ville, c'est beaucoup moins que ça. A Paris personne ne roule à 60kmh de moyenne!

  • C'est un sujet passionnant la contre-productivité ! Cette idée peut s'appliquer à l'énergie et sa recherche d'économie et de non-pollution. Fabriquer de l'hydrogène par exemple pour le carburant des voitures ne ferait pas reculer la pollution puisque la fabrication de l'hydrogène lui-même est extremement vorace en énergie. Fabriquer des ampoules à basse consommation aussi, sans compter les prix 10 fois supérieurs, même si la durée de vie est aussi 10 fois supérieure, il n'y a qu'un gain très faible. Ne parlons pas des centrales nucléaires qui produisent de l'énergie que l'on ne peut pas stocker. La contre-productivité est d'imaginer que l'on brûle de l'uranium pendant une durée de vie de la centrale somme toute assez faible (20 ou 30 ans), alors que les déchets produits posent un problème sur des laps de temps 100 à 1000 fois supérieurs. Combien faut-il de générations de gardiens pour garantir la non pollution de la Terre en l'an... 100000 ?
    L'ordinateur permet une productivité accrue des entreprises, torpillée par le gachis de temps sur Internet, les réseaux-sociaux et autres sites vidéo. Productivité altérée là aussi...;
    J'aime beaucoup de calcul de 6km/h. Il prend bien sur en compte le fait que la voiture est immobilisée les 3 quarts de son temps.
    Une légende urbaine disait : la moitié des voitures qui circulent en ville cherchent une place. Le quart des piétons qui circulent cherchent leur voiture.

  • @Dominoo,

    Ta réflexion est très juste. Toutes ces dépenses, ces gâchis ne sont pas calculés au départ. Pleins de facteurs ne sont pas pris en compte.

    tu dis: "Une légende urbaine disait : la moitié des voitures qui circulent en ville cherchent une place. Le quart des piétons qui circulent cherchent leur voiture."

    Et un autre quatr de piétons téléphonent avec leur portable pour ne rien dire...

  • le pb quand on marche bcp comme moi, c'est que si on lit en marchant, on se prend un réverbère.
    En fait, on devrait réfléchir à sa propre lutte anti productive. Limiter sur les réseaux sociaux (et la plupart des gens font le contraire, il me semble) ses amis, suiveurs etc pour ne garder que ceux qui apportent vraiment qque chose. (j'essaye de faire le ménage ts les trois mois).
    Ne bloguer que si on a qque chose à dire (n'en déplaise à nos lecteurs):ainsi, on ne se force pas et surtout on n'oblige pas les autres à lire qu'on n'a rien à dire.
    Quand on a du temps libre (chômage, retraite, maladie...)c'est encore plus important, car on se laisse vite submerger et de ce temps, on ne fait rien. Ou si peu que rien.

    Sinon, on ne va jamais a fond des choses. En fait on zappe de tout et tout le temps.

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