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A droite, les critiques fusent sur la "croissance" scandée par Hollande au G8

Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-François Copé fustigent le manque de décisions concrètes prises à Camp David.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 mai 2012 à 15h59, modifié le 20 mai 2012 à 17h50

Temps de Lecture 3 min.

Jean-François Copé, le 30 janvier 2012, à Paris.

Après avoir participé, samedi 19 mai, à son premier G8, François Hollande a estimé avoir réussi à imposer le mot-clé de "croissance", unique porte de sortie à ses yeux pour un monde en crise. "Je considère que le G8 a été utile et fructueux et permet d'envoyer un double message : il n'y aura pas de croissance sans confiance, et il n'y aura pas de confiance sans croissance", a-t-il résumé lors d'un point de presse informel après la traditionnelle photo de famille sur la pelouse de Camp David.

Aux dires de ses conseillers, François Hollande a insisté sur ce point auprès de tous ses interlocuteurs, qu'il s'agisse de Barack Obama vendredi à la Maison blanche, des dirigeants italien, britannique, japonais et canadien rencontrés en particulier, ou des autres participants. "Que tous se retrouvent autour du thème de la croissance, c'est déjà en soi un succès politique notable", pense ainsi un diplomate français.

Lire : Le G8 plaide pour une zone euro "forte et unie" et encourage la croissance

Mais en France, les critiques se sont multipliées pour dénoncer un débat vain, dont aucune décision concrète n'est sortie. Lors du Grand rendez-vous (Europe 1, i-TELE, Le Parisien-Aujourd'hui en France), le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé s'est empressé de dénoncer un "marché de dupes".

"RIEN DE CONCRET"

Selon lui, "en réalité, le vrai sujet n'est absolument pas de dire qu'on est tous pour la croissance", puisque "il n'y a que les Verts qui veuillent la décroissance". "Le vrai sujet, c'est de dire quelle est la stratégie de chacun des pays pour recouvrer la croissance", a poursuivi M. Copé. "Je vois la stratégie des Américains, celle de nos amis allemands adossée sur une politique de réinitialisation solide", mais "concernant la France, il n'y a pas de stratégie aujourd'hui puisque le mot compétitivité n'est jamais prononcé par aucun des membres du gouvernement Hollande", a-t-il plaidé.

"Ce G8 a été a minima parce que celui dont on pouvait attendre qu'il donne un contenu à la croissance ne l'a pas donné", a t-il déploré, à propos du chef de l'Etat français. "François Hollande devra choisir entre Berlin et Athènes", "son projet ne permet pas de de revenir à la croissance dans de bonnes conditions" ni de "réduire les déficits. Il va donc hypothéquer très gravement la place de la France dans une Europe en crise", a poursuivi M. Copé.

Même constat pour Nicolas Dupont-Aignan, l'ex-candidat de Debout La République à la campagne présidentielle, qui a déploré dimanche que "rien de concret" ne soit sorti de la réunion du G8, et a exhorté François Hollande à "sortir du flou". "Dire que la croissance est une priorité, tout le monde est d'accord", écrit le député-maire d'Yerres (Essonne) dans un communiqué. "Mais la croissance ne se décrète pas. Je constate que rien de concret n'est sorti de cette réunion".

"Le G8 n'a fait aucune avancée pour lutter contre la sous-évaluation du yuan, contre le libre-échange déloyal qui détruit l'industrie dans les pays du Nord pour fabriquer des esclaves au Sud", a accusé M. Dupont-Aignan. "Il faut d'urgence que le nouveau président sorte du flou et annonce des actes forts et concrets, sans quoi tout cela ne sera que des mots, toujours des mots et rien que des mots", conclut-il.

LA BATAILLE DES MOTS

Invitée sur France 3, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a également accusé le nouveau président de la République de se livre à une "bataille de mots". "Non seulement, il (François Hollande) n'a pas gagné la bataille, mais il n'est même pas prêt à la mener. La seule bataille que François Hollande mène, c'est la bataille des mots", a-t-elle dit.

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Elle a souligné la "précipitation" du nouveau président français à "courir immédiatement" à Berlin pour "en réalité admettre qu'il se soumettra aux cures d'austérité de Mme Merkel". "Ce n'est pas en mettant le mot croissance dans un traité que ça va changer les choses", a-t-elle dit, estimant que François Hollande a nommé Jean-Marc Ayrault Premier ministre "parce qu'il est germanophone". Selon Marine Le Pen, les Français "s'apercevront très vite que la croissance version Union européenne, c'est en réalité l'ultra-libéralisme radical", avec une dérégulation du code du travail et la disparition du Smic, notamment.

Le Monde avec AFP

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