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Scandale du Libor : l'ex-patron de Barclays admet "des erreurs"

Bob Diamond s'explique mercredi devant la commission du Trésor du Parlement britannique sur le scandale des manipulations du taux interbancaire.

Le Monde avec AFP

Publié le 04 juillet 2012 à 12h33, modifié le 04 juillet 2012 à 19h31

Temps de Lecture 3 min.

Barclays a révélé mercredi une discussion téléphonique entre M. Diamond et l'un des vice-gouverneurs de la Banque d'Angleterre, Paul Tucker, au moment de la crise financière de 2008.

Au lendemain de sa démission, l'ex-patron de la banque Barclays Bob Diamond s'est expliqué, mercredi 4 juillet, devant la commission du Trésor du Parlement britannique sur le scandale des manipulations du taux interbancaire Libor entre 2005 et 2009.

"Il y a eu clairement des erreurs, […] des comportements répréhensibles", a déclaré M. Diamond en ouverture de son audition, s'inquiétant du coup porté à l'image de Barclays à cause d'un "groupe de traders au comportement répréhensible". "Je me suis senti physiquement mal" en lisant les courriers électroniques des traders à l'origine des manipulations, a indiqué M. Diamond, ajoutant : "Je suis désolé, je suis déçu et je suis également en colère car il n'y a pas d'excuse pour ces comportements." Selon lui, 14 traders de Barclays ont pris part à ces actions.

L'ancien patron de la banque a précisé que le cas d'un certain nombre de superviseurs avait déjà été traité, sans autre détail, relevant que des "enquêtes pénales étaient en cours" à sa connaissance. "Je ne me considère pas coupable personnellement mais j'éprouve un immense sentiment de responsabilité, et je trouve absolument nécessaire que lorsque l'on découvre des erreurs, on les admette, on soit ouvert à leur propos", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, cette audition a pour objectif d'éclairer le rôle des autorités réglementaires et du gouvernement travailliste – au pouvoir au moment des faits – dans cette affaire. Barclays a en effet révélé mercredi une discussion téléphonique entre M. Diamond et Paul Tucker, l'un des vice-gouverneurs de la Banque d'Angleterre au moment de la crise financière de 2008.

Certains dirigeants au sein de la banque ont interprété les propos de M. Tucker comme un encouragement à abaisser les taux interbancaires du Libor. Cette pratique aurait ainsi permis à la banque d'apparaître en meilleure santé financière qu'elle ne l'était en réalité.

"AUCUNE PREUVE"

De son côté, Alistair Darling, ministre des finances dans le gouvernement travailliste entre 2007 et 2010, a déjà démenti avoir eu connaissance de ces pratiques ou les avoir favorisées. "L'idée que quelqu'un au Trésor aurait demandé à la Banque d'Angleterre de faire quelque chose d'incorrect... il n'y a absolument aucune preuve de cela, cela aurait été impardonnable et je ne crois pas que cela se soit passé", a assuré M. Darling sur la chaîne Channel 4.

En revanche, pour le Times, "il paraît improbable que M. Diamond, son président et le directeur des opérations soient les seuls à voir leurs carrières entachées par cet épisode", estime le quotidien dans son éditorial, allant même jusqu'à écrire que "le scandale menace d'engloutir non seulement la City mais aussi les autorités".

Le scandale a éclaté mercredi dernier, lorsque Barclays a révélé qu'elle allait payer au total l'équivalent de 290 millions de livres - soit environ 360 millions d'euros - pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain dans une affaire de manipulation du taux interbancaire britannique, Libor, et européen, Euribor, entre 2005 et 2009. Ces taux interbancaires définissent le prix auquel les banques se prêtent de l'argent mais aussi, indirectement, ceux des crédits aux ménages et aux entreprises.

DÉMISSIONS EN CASCADE

Le directeur général de Barclays, Bob Diamond, a annoncé sa démission mardi, suivi un peu plus tard par le directeur des opérations, Jerry del Missier, laissant à la banque la tâche difficile de leur trouver des successeurs. "La pression extérieure sur Barclays a atteint un niveau qui risquait de porter atteinte à l'entreprise et je ne pouvais pas laisser cela arriver", a expliqué M. Diamond pour expliquer son départ surprise avec effet immédiat.

Dennis Berman and David Reilly, journalistes au Wall Street Journal, reviennent sur le scandale qui a provoqué la démission des dirigeants de Barclays.

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Mais Barclays n'est pas la seule banque incriminée. D'autres banques, comme Royal Bank of Scotland, sont incriminées dans cette affaire, laissant penser que le scandale promet de s'étendre au fil des enquêtes. En plus du volet réglementaire, les autorités britanniques envisagent également des poursuites pénales contre les banquiers concernés.

Par ailleurs, le premier ministre, David Cameron, a annoncé lundi une commission d'enquête parlementaire - qu'il espère "rapide et concluante" - pour faire la lumière sur ce "scandale révoltant".

Selon lui, "il est scandaleux, franchement, que les propriétaires de logements risquent de payer davantage pour rembourser leur emprunt, que des petites entreprises risquent de payer des taux d'intérêts plus élevés en raison d'activités immorales et probablement illégales à la City". "Les gens veulent être sûrs que la délinquance dans nos banques, dans nos services financiers, fera l'objet de poursuites et sera punie de la même façon que la délinquance de rue", a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

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