Même si les nouvelles lignes directrices en matière d'activité physique ont récemment été revues à la baisse au Canada, seulement une minorité d'adultes et de jeunes s'y conforment.

Deux études ont été publiées, mercredi, par Statistique Canada portant sur l'activité physique des adultes et des jeunes. Elles sont d'autant plus révélatrices qu'elles sont basées non pas sur l'autodéclaration de la part des Canadiens, mais sur la mesure réelle de leur activité physique grâce à des appareils portés pendant plusieurs jours.

Ainsi, seulement 15 pour cent des adultes canadiens atteignent le niveau d'activité recommandé, qui est de faire au moins 150 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse par semaine. Et il s'agit là de la recommandation d'activité qui a été révisée à la baisse.

Les hommes respectent cette recommandation un peu plus que les femmes, dans une proportion de 17 pour cent comparativement à 14 pour cent.

Chez les jeunes de 5 à 17 ans, seulement 7 pour cent atteignent le niveau d'activité recommandé pour leur âge, qui est d'accumuler chaque jour au moins 60 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse.

Là encore, les garçons respectent la recommandation un peu plus que les filles, soit 9 pour cent par rapport à 4 pour cent.

Devant ces statistiques, la Coalition québécoise sur la problématique du poids refuse de baisser les bras, bien que les Canadiens n'atteignent même pas le niveau de la norme abaissée.

«Ça nous incite à continuer et ça démontre aussi la pertinence des mesures qu'on défend. Nous, on n'est pas dans l'approche individuelle, mais beaucoup à influencer les décideurs pour qu'ils mettent en place des mesures environnementales, des politiques publiques qui vont finalement nous permettre d'améliorer la situation», résume en entrevue Suzie Pellerin, directrice de la coalition.

Elle croit que les autorités peuvent adopter «une multitude de mesures» pour faciliter l'activité physique, à commencer par une hausse du nombre de minutes consacrées à l'éducation physique à l'école.

Plusieurs autres mesures qu'elle suggère ont trait à l'aménagement du territoire et à l'urbanisme, comme la construction de trottoirs, qui sont parfois inexistants dans les banlieues, et l'emplacement des écoles, qui sont parfois situées près des grandes routes plutôt qu'au coeur d'un quartier résidentiel.

«En 1971, c'est 80 pour cent des enfants qui se rendaient à pied à l'école. On est rendu à 30 pour cent, selon les dernières études», souligne Mme Pellerin.

Le transport en commun, même, incite à l'activité physique, puisqu'il est prouvé que ses usagers marchent davantage et montent des escaliers, relève-t-elle.

Avant ces nouvelles lignes directrices, les anciennes prônaient 30 minutes d'activité par jour pour les adultes et 90 minutes pour les enfants, note Mme Pellerin. Elle ajoute que si le Canada a abaissé ses propres lignes directrices, c'était aussi pour suivre celle de l'Organisation mondiale de la santé.