Sony Ericsson : «Élargir le marché du jeu sur le mobile»

LE FIGARO. - Quelle est votre stratégie avec le Xperia Play ?

Bert NORDBERG. - Il s'agit d'un téléphone mobile dédié au jeu qui utilise le dernier système d'exploitation Android pour smartphone de Google, Gingerbread 2.3. Les fonctions de jeux ont été ajoutées à l'aide d'un accord de licence négocié avec la division jeux de Sony (Sony Computer Entertainment). Le téléphone mobile permet d'accéder à des jeux spécifiques pour la PlayStation, comme ceux de la PSP Go, et à des jeux traditionnels téléchargés directement sur Android Market.

Le Xperia Play sera commercialisé en avril. Aux États-Unis nous avons conclu un accord non exclusif avec Verizon Wireless. En Europe, la plupart des opérateurs souhaitent le proposer en avril. Avec subventions, le prix de l'appareil devrait être de 199 euros.

N'existe-t-il pas un risque de cannibalisation entre le XPeria Play et la prochaine Playstation portable, la NGP?

Non. D'ailleurs Kaz Hirai, le patron de la division jeux de Sony, a présenté avec moi le Xperia Play. Nous souhaitons élargir le marché du jeu sur téléphone mobile et des objets portables. Nous ne sommes pas concurrents mais complémentaires. Le Xperia Play aura des fonctions de téléphones mobiles, ce que n'aura pas facilement la NGP, malgré sa connexion prévue pour la 3G.

Nokia a tenté l'aventure avec la «Ngage» qui a été un échec…

Mon objectif est d'en vendre bien plus que deux millions d'exemplaires cette année. Si nous ne distribuons le produit a moins de deux millions d'unités ce sera un échec. Nous sommes le premier à proposer un téléphone mobile équipé des fonctions de la PSP mais d'autres fabricants pourront également en proposer.

Quels sont les objectifs de Sony Ericsson pour 2011?

Nous proposerons une gamme de 20 nouveaux téléphones mobiles, autant qu'en 2010. Mais nous espérons proposer deux fois plus d'appareils qui utiliseront Android, soit huit téléphones mobiles contre quatre l'an dernier. Je vais tenter d'augmenter le chiffre d'affaires moyen par terminal. Globalement nous voulons commercialiser plus que les 43 millions de téléphones mobiles vendus l'an dernier. Au final, notre objectif est de réaliser davantage de chiffre d'affaires qu'en 2010 et d'augmenter la rentabilité opérationnelle qui était de 3% au dernier trimestre de l'an dernier.

Qu'en est-il de Windows Mobile Phone, allez-vous continuer à utiliser le système d'exploitation de Microsoft après son accord avec Nokia?

Nous avons déjà abandonné Symbian. Pour Windows Phone 7, nous ne l'avons pas utilisé dans un téléphone mobile. Je vais étudier en détail l'accord entre Nokia et Microsoft pour savoir si nous pourrons continuer à utiliser Windows dans le futur. Nous devrions continuer à proposer des smartphones en laissant le choix aux clients entre deux systèmes d'exploitation.

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